La Galice jusqu'à l'hallali
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A sa manière, qui est fort particulière, personne n'oserait prétendre le contraire, La vengeance de Fanny est un authentique polar, puisque crimes il y a, et que les détails de l'enquête nous sont copieusement servis par l'auteur, Yaniv Iczkovits. Mais sa densité et sa recréation éblouissante d'une époque (la fin du XIXe siècle en Polésie, soit grosso modo la Biélorussie d'aujourd'hui) en font une œuvre romanesque digne des plus grandes sagas historiques, dans une veine picaresque étourdissante, au style truculent, voire parfois rabelaisien (chapeau à la traduction haut de gamme de Jérémie Allouche). Dans cette histoire, où une mère de famille juive décide nuitamment de partir à la recherche de son beau-frère qui a soudainement quitté sa famille, tout va s'emballer et la quête se compliquer pour quelques coups de couteau mortels. Au point même de mobiliser l'Okhrana, la police secrète du tsar. Une simple affaire de famille devient une affaire d’État, sous la plume inspirée d'un écrivain qui renoue avec un romanesque épique, genre de moins en moins pratiqué dans la littérature contemporaine. Outre un éclairage très documenté sur la condition des Juifs de l'époque, considérés comme des sous-citoyens de la sainte Russie, Iczkovits nous livre une galerie de personnages hauts en couleurs, dont le parcours nous est conté, chacun à son tour, avec moult détails. La vengeance de Fanny, comme les poupées russes, est une histoire qui en contient bien d'autres, que l'auteur semble se délecter à nous délivrer, quitte parfois à ajouter quelques péripéties superfétatoires. Cela demeure en tous cas un livre assez unique en son genre, bourré d'expressions savoureuses, au cœur et dans l'environnement d'une communauté juive décrite de façons narquoise et tendre, à la fois.
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Créée
le 27 avr. 2023
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