La vérité sur l'affaire des prix littéraires
Comment ce livre a-t-il pu recevoir le grand prix de l'Académie française ? Et se retrouver dans la sélection du Goncourt ? Ca mériterait une petite enquête...
Parce que, pour commencer, on ne peut pas dire que ce soit bien écrit. Le texte ne donne pas l'impression d'avoir été excessivement travaillé, il y a énormément de répétitions, certaines phrases sont même grammaticalement douteuses, et quant aux dialogues, on frôle le roman pour minettes de 15 ans.
Rien qu'avec çà, l'attribution de ce prix est pour le moins étonnante. Malheureusement il n'y a pas que la langue qui peine.
Outre le fait que l'auteur s'adonne à un petit jeu de ressemblances avec le narrateur (dans l'intrigue, ce dernier écrit un livre intitulé "L'affaire Harry Quebert" et se voit prodiguer des conseils sur l'écriture d'un roman) qui, intelligemment mené, aurait pu être un atout, mais qui ne fait que desservir Joël Dicker qui semble se prendre très au sérieux, les 650 pages sont assez lourdes à avaler.
Il faut dire qu'en découvrant le style, dès le début on n'est pas très enthousiaste. Mais c'est une intrigue policière et évidemment tout le monde dit qu'il faut absolument lire ce livre, alors on y va.
Mais on est vite dérangé par des personnages caricaturés pour certains à l'extrême (la mère du narrateur), ou d'autres dont le comportement est à peine crédible (Jenny, l'avocat..). On est dérouté par le manque de profondeur de la relation entre Quebert et la jeune fille disparue, et qui regorge de dialogues mielleux tout droit sortis d'un livre de Barbara Cartland, sûrement pour masquer la lacune de l'auteur à parler d'amour. On est un peu vexé de devoir lire des passages entiers DEJA LUS une centaine de pages auparavant, et ce au moins une dizaine de fois, comme si l'auteur, par peur que ses lecteurs un peu neuneus aient oublié, nous la faisait genre Les feux de l'amour. La construction de l'enquête n'est pas convaincante et les flash-backs intempestifs irritent les nerfs. On est affligé par les révélations censées être ahurissantes et auxquelles on avait pensé dès le début. On est fatigué par les interminables rebondissements qui ne seront même pas liés au dénouement.
Et enfin, on est terriblement déçu d'avoir cru se plonger dans un livre évènement, et d'avoir, en plus de tout ce que je viens d'énumérer, l'impression que les références qui y figurent ou que l'on peut y voir y sont souillées par la médiocrité de l'ensemble.
Ce n'est certes pas nouveau, mais il y a donc vraiment de quoi se poser des questions sur les jurys des prix littéraires, gardiens de la grande langue française, et leurs réels intérêts.
Je termine cette critique en me rendant compte de deux choses :
1- Quand ce livre est sorti j'ai lu les deux premières pages et l'ai reposé en me disant que çà ne valait pas le coup. C'est la deuxième fois que j'me fais embobiner alors que j'avais décidé que çà n'arriverait plus jamais; si çà continue je vais pouvoir en faire une liste
2- Je vais passer ma note de 5 à 4