La Vérité sur l'affaire Harry Quebert par EmilieBref
J'ai soupiré d'exaspération à chaque intervention de la mère de Marcus (mais pas uniquement), donc je ne peux qu'approuver les critiques qui questionnent les conditions dans lesquelles ce roman a été primé.
On sent l'auteur jeune, qui accumule les clichés malhabiles et écrit un livre comme on rédige un exercice d'application sur les figures de style : ça ne parle pas, ça ne prend pas. Ça ne sait pas dans quel sens ça veut aller :
- ça donne des leçons d'écriture (et Maman dirait que c'est risqué...),
- ça parle d'amour en faisant des effets dramatico-théâtraux (mais on n'adhère pas : l'héroïne décrite comme si charmante et naturelle, genre je-danse-sur-la-plage-dans-le-soleil-couchant-en-riant-aux-éclats-pendant-que-les-croissants-dans-le-four-sentent-bon-le-sable-chaud-de-l'amour-toujours-plus-fort-que-la-mort, est relativement peste et incroyablement gamine... on n'a absolument pas envie d'en tomber amoureux) (cela dit on n'adhère pas non plus aux autres couples tout aussi "Jeune et Jolie, le test : si tu as une majorité de coeurs tu es une romantique, si tu as une majorité d'étoiles tu es une femme fatale, si tu as une majorité de carrés j'espère que tu n'es pas allergique aux chats"),
- ça voudrait donner un avis social sur les USA mais ça sent la sauce burger de chez Auchan.
Et ceci est sans parler de la misogynie latente (on note une réelle différence de traitement entre les personnages féminins et masculins). Globalement le livre diffuse mépris et présomption en tous sens, c'en est presque vexant.
Le style aurait pu passer si la fin avait, au moins, été surprenante. Mais bon. Les rebondissements et les chutes débarquent de nulle part, et pourtant on les voit arriver (c'est un comble !).
Bref c'est niais, c'est lourd, ça reste en surface : ça n'a rien d'honnête ou de nuancé, ni même de politiquement incorrect... ça accumule les stéréotypes et ça nous prend pour des neuneus (dieu que c'est plein de certitudes !).
Je suis contente que ce soit fini, je vais aller manger de la glace et regarder Titanic.
