Un bon roman policier, un mauvais prix de l'Académie
Sur son site, Joël Dicker affirme avoir voulu faire de son livre une œuvre dont le lecteur n'arriverait pas à se détacher avant de l'avoir terminée. Un livre pour faire lire les gens qui n'en ont pourtant pas le temps. Il a atteint son but.
La vérité sur l'affaire Harry Québert, sans être d'une originalité folle, est un livre bien écrit qui tient en haleine. L'amatrice de romans policiers que je suis l'a apprécié : la structure du roman est intéressante, les multiples rebondissements sont toujours cohérents et imprévisibles, ce que fait de ce récit une histoire agréable à découvrir.
Je reste toutefois un peu étonnée par le prix de l'académie française remis à ce roman. Certes, l'intrigue est complète jusqu'aux dernières pages et certes, le livre est bien écrit, mais il lui manque une touche de génie. Les dialogues devraient être plus travaillés, moins prévisibles, les personnages pourraient être plus creusés, et les extraits du fameux livre phare de Harry Quebert, cette œuvre décrite comme l'une des plus belles du XXe siècle, auraient dû nous en mettre plein la vue plutôt que d'avoir l'air tirés d'un mauvais roman à l'eau de rose.
Quel dommage, après avoir fourni un travail aussi important sur l'intrigue, que l'auteur n'ait pas pris quelques mois de plus pour corriger ces points.