La vérite sur l'affaire Dicker
Encensé par la critique, La verité sur l'affaire Harry Quebert, deuxième roman de Joël Dicker, fut une grande deception de l’année. Pourtant, les thèmes abordés avait assez de matières pour un meilleur livre.
Au-delà de la banalité de l’intrigue, l’enquête policière n’est jamais réellement trépidante. Les rebondissements ne surprennent jamais, le style est plat, les phrases redondantes, les dialogues naïfs. De plus, on retrouve un amas de personnages tombants dans la caricature (la mère de Marcus, l’éditeur, le flic blasé…). L’histoire d’amour centrale entre Harry et Nola autour de laquelle le récit s’articule n’atteint aucune profondeur et se résume en des échanges verbaux et épistolaires dégoulinants de mots doux répétitifs. La quête de l’amour est pourtant l’épicentre de la vie d’Harry Québert. Dommage qu'elle nous soit racontée avec des raccourcis et des dialogues creux.
En prenant la forme d’un livre dans le livre, le roman est une mise en abyme dans laquelle on retrouve le parcours d’un homme qui tente de devenir écrivain. L'amérique rurale est présenté comme un endroit où le mal agit en silence pour sauver les apparences. Au vu des thèmes qu’aborde le livre, il me vient une seule question: Se pourrait-il que Dicker aurait pu réussir sur le fond à l’aide d’une meilleur forme ?