La Vérité Sur l’Affaire Harry Québert est un livre rare, rare pour le bonheur qu’il laisse planer longtemps après la lecture de la dernière page, rare par son côté chronophage malgré une intrigue dense et complexe. Beaucoup semblent avoir trouvé scandaleux les prix reçus par cet ouvrage en 2012, prétendant qu’il ne serait pas assez bon pour ça. Faut-il que les livres primés soient forcément incompréhensibles, soporifiques et indigestes ?
Par on ne sait quel petit miracle, Joël Dicker parvient à réconcilier l’exigence de l’écriture et la qualité d’une histoire belle et prenante que n’aurait pas renié Guillaume Musso. Ce livre, c’est un peu ça, on le dévore non pas parce-qu’il n’y a que trois mots de vocabulaire, mais parce-que l’écriture et l’histoire sont d’une qualité qu’on voit peu souvent. Pour faire simple, si vous ne finissez pas ce livre en trois jours c’est que vous n’êtes pas dedans.
Les thèmes foisonnent, cela va des amours interdites en passant par le pouvoir des médias, le tout enrobé dans une grande réflexion sur le métier d’écrivain, mais le livre se classe finalement dans les polars, les meilleurs. Une jeune fille de pasteur disparaît dans une petite ville très tranquille du New-Hampshire et n’est jamais retrouvée, jusqu’à ce que son corps soit retrouvé par hasard trente trois ans plus tard. Un jeune écrivain, meilleur ami du suspect numéro un, va tenter de disculper celui qui a été son professeur et mentor et retourner le passé, pas toujours reluisant, de plusieurs des habitants de la ville. Il va découvrir surtout une superbe histoire d’amour entre la jeune fille et son professeur, histoire qui paraîtra mièvre à beaucoup, mais qui est simplement sincère, dépouillée de tout calcul, de tout sous-entendu, l’amour spontané d’une jeune fille.
Ce n’est pas faire injure à Joël Dicker que d’affirmer que son œuvre est idéale pour l’été, c’est un compliment et un remerciement. Les émotions sont nombreuses et c’est jusqu’au tout dernier chapitre que l’auteur ménage ses effets. Malgré la satisfaction d’avoir lu un sacré bon bouquin on repensera, après la dernière page, à ce slogan publicitaire pour des petits gâteaux au chocolat : « C’est tellement bon que c’est trop court », le livre fait quand même plus de six cents pages en broché…
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