Je ne voudrais pas lui mettre 1, ce serait malhonnête parce que je suis plutôt rentrée dans l'histoire (même si je l'ai lu en deux temps), et que je suis restée bien accrochée sur la fin.
J'ai commencé le livre en étant un peu complexée par le succès intersidéral d'un écrivain qui a plus ou moins mon âge. Je me disais, quand même, il est costaud. Mais la qualité du mec en fait, c'est juste d'avoir honte de rien. Il nous mijote une soupe mièvre à partir d'une histoire de pédophilie ou à peu près (on dira ce qu'on veut, elle a quinze ans, c'est jeune. D'autant plus que les qualités que l'on nous montre de Nola sont en premier lieu sa candeur et sa joie de vivre enfantines). Le narrateur et son double sont pas loin de ce que la littérature peut pondre de plus creux. Les personnages de ce bouquin sont en général d'ailleurs tous logés à la même enseigne, lisses et sans couleurs. Quand ils ne sombrent pas dans la caricature. Et on l'entend d'ici la petite voix de Joël Dicker qui se dit "Allez, je vais prendre mon lecteur à rebrousse-poil, je vais le surprendre comme le font les grands écrivains. Ma mégère acariâtre aura un grand coeur qu'elle ne sait pas ouvrir." C'est souvent le moment où ça sonne le plus faux. Bon à part ça, j'ai trouvé les personnages féminins particulièrement mauvais. Les unes sont douces et maternantes. Les autres sont castratrices. Heureusement qu'il n'y en a pas beaucoup.
Bref, même si sa construction narrative arrive à nous garder en haleine (bien que plusieurs des retournements de situation soient assez attendus), le mec m'a agacée. Genre profondément.