"Moi, je préfère un ruisseau qui court dans un agréable vallon, la mousse qui couvre les rochers...

l'ombre et la solitude des bois. Que voulez-vous ? je jouis de la vie et d'une souveraine indépendance, dès que j'ai quitté tout ce qui vous charme dans la ville." (Horace)

Ecrire l'histoire de la campagne romaine, c'est écrire l'histoire politique, économique, sociale, de la civilisation que cette terre a nourrie.

Partant de ce constat, Jean-Noël Robert explore la physionomie et l'économie de l'Italie antique (mythe de la campagne - le campagnard rustre, mais tenant des vraies valeurs romaines, contrairement à l'urbain décadent -, les paysages et peuples de l'Italie, l'évolution économique de l'Italie - problème agraire, difficulté à nourrir toute la population) autant que les loisirs et les peines de la campagne. Les chapitres consacrés à la villa d'agrément et son pendant, la villa rustica, sont excellents : prenant appui sur de beaux exemples (villa laurentienne, villa des mystères, villa idéale selon Columelle...) et des anecdotes savoureuses, JN Robert fait ressurgir les "realia" (du nom de cette excellentissime collection des Belles-Lettres dans laquelle on trouve cet ouvrage) de la vie campagnarde. L'évolution des jardins d'agrément est traitée avec autant de truculence que les techniques du travail de la terre et de l'élevage, ou les fêtes et rituels divins associés à ce paysage si typique de l'Italie.

Un très bon essai, qui démontre que l'humanitas romaine a les pieds solidement fichés dans la glaise.