Premier contact avec Romain Gary / Emile Ajar, et peut-être pas forcément la meilleure porte d'entrée pour lire son œuvre. Si de prime abord, le livre ne paraît pas difficile à lire (et il ne l'est pas), il m'a laissé sur le bas côté dès ses premiers chapitres.
Le plus gros obstacle à ma lecture a été mon incapacité à croire au personnage principal : Momo. A aucun moment, je n'ai réellement cru à ce petit garçon qui pense tantôt comme un enfant de 8 ans et tantôt comme un vieux sage. Et malheureusement, tout le récit nous est compté par Momo, et la plupart de ce qu'on lit se passe dans sa tête. Dur de fait de supporter longtemps ce pourtant très court récit.
L'autre problème connexe qui m'a clairement empêché de rentrer dans le livre, est la manière dont Romain Gary a voulu faire parler Momo. Si j'ai d'abord été interloqué, amusé, même enthousiasmé par quelques tournures de phrases originales, très rapidement, je les ai trouvé très lourdes. Certaines expressions sont réellement redondantes. On a l'impression que Momo passe son temps à parler des fesses énormes de Mme Rosa de toutes les manières imaginables et à définir chaque personnage principalement par son origine ethnique (juif, arabe, noir...). Et en plus d'un certain nombre d'expressions incompréhensibles ("les rumeurs d'Orléans", "que j'ai eu l'honneur de"...), cette fausse manière de donner un côté enfantin à Momo en lui faisant prononcer des phrases à rallonge à base de "et puis", "et", "et puis" complique la lecture et fatigue très rapidement...
De plus, se concentrer sur le personnage de Momo et de devoir passer à côté de tant d'autres personnages qui me semblaient intéressants (Mme Lola le travesti, Mr Hamil et son histoire d'amour oubliée...), ont continué à participer à l'agacement général. Enfin, le manque de rebondissements général, l'incongruité de certaines situations (la rencontre avec Mme Nadine et la suite de sa relation avec Momo) finissent de sceller mon agacement global pour ce livre.
Et pour finir, comme le dit l'addage, ça n'est pas la destination qui compte mais le voyage, mais j'ai été passablement agacé par la 4ème de couverture de l'édition Folio qui résume littéralement l'histoire de sa première à sa dernière page, empêchant toute réelle surprise pendant la lecture.
Si j'ai réussi à terminer La vie Devant Soi, je n'ai malheureusement jamais pu rentrer dans l'histoire, croire à ses personnages, m'attacher à ce cher momo, et finalement m'émouvoir devant cette pourtant tendre histoire.