La vie en sourdine par camilleeelen
Un David Lodge plus sombre. Sa petite musique est toujours là : une narration maîtrisée, un humour so british, des personnages finement ciselés mais la solitude et la mort rôdent.
La surdité isole de plus en plus le héros, isolement qu'il tentera de rompre avec une étrange étudiante américaine (ah ! les "étranges étudiantes" sont récurrentes chez Lodge cf "Un tout petit monde" entre autres).
Solitude aussi du retraité vivant à côté d'une épouse plus jeune et si épanouie dans son métier.
Et puis, il y a la mort. Celle de sa première épouse, dont l'évocation de la dernière nuit est un chef d'oeuvre. Mais aussi celle qui rôde autour de son père, celle qui lentement détruit le vieil homme. C'est l'heure du bilan pour l'un comme pour l'autre.
Et, en creux, c'est sa propre fin que le héros perçoit avec le cortège d'humiliations que la vieillesse impose ; sa surdité en étant le point d'orgue... ou le commencement.
Néanmoins le roman n'est pas désespéré, David Lodge fait preuve de lucidité mais aussi d'humour. On ne s'englue pas dans le pathos, on observe le crépuscule d'une vie... et ce peut être superbe un crépuscule.