L'auteure est journaliste scientifique. Elle a un baccalauréat en sciences biologiques et une maîtrise en fiction créative. Elle a financé ses études en travaillant dans les salles d'urgence, les laboratoires de neurologie, les morgues vétérinaires... Elle a enseigné l'écriture créative et le journalisme scientifique dans les universités de Memphis, de Pittsburgh et dans la New York University. Elle a publié des articles dans le New York Times Magazine. Il lui a fallu dix ans pour écrire ce livre.
L'histoire : 1931. Dans le sud des Etats-Unis, une femme noire de 31 ans, mère de cinq enfants, meure d'un cancer du col de l'utérus foudroyant. Peu de temps avant sa mort, des cellules cancéreuses sont prélevées et mises en culture. Depuis plus de 20ans, des chercheurs essayaient de maintenir en vie des cellules humaines en culture. Mais chaque fois, celles-ci mouraient au bout de quelques jours.
Or, cette fois-ci, les cellules vont non seulement vivre et se multiplier, mais elles vont le faire à un rythme effrayant (une génération entière toutes les 24 heures). Elles deviennent les premières cellules humaines immortelles cultivées en laboratoire et seront les premières de la lignée HeLa. Ces cellules sont devenues le matériel biologique de base des laboratoires du monde entier. En pleine guerre froide, on les expose à des doses massives de radiations, d'autres sont soumises dans des centrifugeuses à des vitesses extrêmes. En 1960, on envoie même des cellules dans l'espace.
Grâce à elles, des chercheurs ont mis au point des médicaments pour traiter la leucémie, la grippe, l'hémophilie, la maladie de Parkinson... Ces cellules ont aussi permis la fécondation in vitro et des avancées en matière de recherche sur le virus du sida, le virus Ebola et la chimiothérapie. Elles ont aussi été les premières cellules clonées.
Les demandes émanant des hôpitaux et des laboratoires sont telles, qu'un centre de production est créé.
C'est dans l'hôpital John Hopkins, à Baltimore (Maryland) où était suivie et où est décédée Henrietta que fut créé le premier Département génétique du monde.
Plusieurs scientifiques qui ont utilisé les cellules HeLa ont obtenu des prix Nobel.
Mais ces avancées, aussi spectaculaires et inestimables qu'elles puissent être, ne doivent pas faire perdre de vue que les cellules avaient été prélevées sans le consentement de la patiente, puis diffusées gracieusement dans des laboratoires et enfin commercialisées dans le monde entier. Ce qui n'est pas sans poser des questions d'éthique.
Grâce à ce livre et à l'opiniâtreté de Rebecca Skloot, nous en savons plus aujourd'hui sur la vie d'Henrietta Lacks, descendante d'esclaves qui travaillaient dans les plantations de tabac, et de sa famille. Comme beaucoup d'américains issus de familles pauvres, les enfants d'Henrietta n'ont pas accès aux soins alors que les cellules de leur mère ont enrichi et continuent d'enrichir des laboratoires peu scrupuleux (des lignées d'Hela sont toujours actives).
En espérant que ce livre puisse maintenir le débat et permette aux gouvernants de statuer un jour.
N'oublions pas que derrière HeLa, il y avait une personne sensible, généreuse, soucieuse du bien-être des autres. A la mèmoire d'Henrietta et afin que ces petits-enfants puissent faire des études et bénéficier de soins, Rebecca Skloot a crée la Fondation Henrietta Lacks.
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le 10 mars 2012

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