Emile Coué l'oublié
Son premier roman retraçait le parcours de Franz Reichelt, un inventeur si follement accroché à ses rêves qu’il mourait en 1912 de n’avoir su renoncer à tester contre toute raison son improbable...
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le 30 sept. 2024
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Son premier roman retraçait le parcours de Franz Reichelt, un inventeur si follement accroché à ses rêves qu’il mourait en 1912 de n’avoir su renoncer à tester contre toute raison son improbable costume-parachute. Etienne Kern s’intéresse cette fois à un autre « envolé », lui aussi et à la même époque à l’origine d’une idée dont on ne se souvient plus aujourd’hui que pour s’en moquer, visionnaire incompris ou mystificateur génial, l’on ne sait : Emile Coué.
Qui se souvient de la célébrité, en son temps, de ce pharmacien originaire de Troye qui, ayant découvert l’effet placebo, consacra sa vie à tenter d’améliorer celle de ses patients grâce à sa méthode fondée sur l’autosuggestion ? « Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux. » Convaincu – à moins qu’il feignît de l’être ? - du pouvoir des mots mais aussi de l’écoute et de la sollicitude pour soutenir les malades en marge de leurs traitements habituels, il se fit le chantre de la pensée positive, au grand scepticisme du monde médical, et obtint des résultats parfois si surprenants que sa réputation fit bientôt le tour de la terre.
Alors, charlatan ou philanthrope ? Le portrait que dresse Etienne Kern laisse entière l’ambiguïté, préférant s’attacher à une autre question : qu’est-ce qui, en vérité, l’attire tant chez ce personnage et son histoire oubliée, dont on fait quand même assez rapidement le tour ? Et c’est un autre fil narratif, certes émouvant mais peut-être trop personnel et bateau pour passionner réellement, qui s’entremêle à la biographie, mettant en perspective la propre histoire de l’auteur, son impuissance face à la souffrance de proches et son application à réenchanter le monde par l’écriture.
Entre cette consistance relativement anecdotique et les résonances quasi feel good du récit, la délicatesse doucement mélancolique de la plume, à la fois légère et grave, a bien du mal à contrer le désappointement du lecteur après le beaucoup plus intéressant "Les envolés."
https://leslecturesdecannetille.blogspot.com
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le 30 sept. 2024
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