La Vie mensongère des adultes m'avait été présenté comme une pâle copie de l'incroyable "Amie prodigieuse" , or j'eu l'agréable surprise de percevoir tout autre chose.
Même si évidemment le paysage napolitan si cher à Ferrante et des personnages puissement décrits sont omniprésents et font craindre une redondance, ce livre réussit le pari de décrir avec une telle précision et intensité le passage à l'age adulte d'une jeune adolescente.
Au début du récit c'est une jeune adolescente insouciante qui ne jure que par l'admiration qu'elle porte à ses parents , qui constituent son univers tout entier et qui semble se complaire dans cela. Or comme un passage obligé dans la vie de tout être humain , Giovanna perçoit au fil du récit l'effritement du tableau parfait que constituait sa vie d'enfant et entreprend alors une sorte de parcours iniatique.
La découverte de la sexualité trop souvent mal abordé, est ici traité sans détours et on ne saurait penser que Ferrante ne s'est pas inspiré de sa propre expérience, tant l'on se reconnaît dans cette découverte. Ce thème important dans le passage à l'âge adulte est ici merveilleusement bien traité et colle véritablement à la réalité en ce que la protagoniste jusqu'à la fin du roman semble encore indécise quant à celle-ci.
En somme, à travers les adultes qui l'entourent et qui reflètent les aspects de sa future personnalité Giovanna se fait la promesse de ne jamais devenir une telle adulte . Or, chaque enfant en découvrant "La Vie mensongère des adultes" qui l'entoure se jure à lui-même ne pas devenir un tel adulte, mais un tel destin semble innéchappable.
Elena Ferrant réussit avec une justesse extraordinaire à décrire le passage à l'âge adulte à travers le spectre d'un jeune adolscente à laquelle n'importe quel lecteur peut s'identifier