============
Rachel Waring, célibataire la cinquantaine, probablement vierge, est une femme frustrée par la vie terne qui est la sienne. Depuis toute petite, elle vit dans un autre monde, se raconte des histoires, comme ces 7 images épinglées sur le mur de sa chambre d’enfant qui lui servaient de base à son envol vers un monde imaginaire et rêvé.
Un jour, par la grâce d’un héritage, elle se retrouve propriétaire d’une maison à Bristol. Maison délabrée pour laquelle elle quitte boulot, vie monotone, pour combler un manque. Or, plaquant tout, elle n’a plus ni contraintes sociales, ni horaires, ni, surtout, de barrières à son imagination. C’est le début d’une nouvelle existence où elle va se réinventer une vie. Auprès des autres, elle passera d’épatante et adorable, à originale, puis excentrique, puis fofolle, puis un brin dérangée pour arriver à la folie pure.
La force de ce livre ? Suivre le cheminement des pensées de Rachel « intra-muros », en direct du cerveau de Rachel Waring. N’ayant que son cheminement de pensée, aucun autre point de vue, j’ai suivi la montée en puissance de sa folie. La barrière est définitivement franchie lorsqu’elle tombe amoureuse d’Horatio, premier propriétaire de la maison, mort il y a des lustres.
Dans sa vie, qu’elle est la part de véracité, qu’elle est la part d’imaginaire ? Il n’y a plus la barrière de la bienséance, elle dit tout haut ce qu’elle pense tout bas. J’ai lu ce livre du fond de ma grippe où la fièvre m’embarquait sur son nuage. Tout se mélangeait, alors je n’ai plus tenté de démêler le vrai du faux, j’ai accompagné Rachel jusqu’au bout en l’écoutant fredonner les chansons qui ont bercé sa vie.
Suivre Rachel dans son cheminement vers la folie n’est pas plombant, tant elle a décidé d’être optimiste, drôle, avec beaucoup de ponctuations musicales de son époque. J’ai trouvé ce livre plutôt cocasse, teinté d’humour noir, de douceur, d’ironie. Aucune fausse note, Stephen Benatar et la bonne traduction de Christel Paris nous donnent à lire une Rachel vivante, aimante et touchante. Pourtant, oui ce livre est dérangeant, tant il est perturbant de suivre la montée de la folie de Rachel, même si cela se fait dans la joie et la bonne humeur.
zazy
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 20 mars 2015

Critique lue 303 fois

zazy

Écrit par

Critique lue 303 fois

D'autres avis sur La vie rêvée de Rachel Waring

La vie rêvée de Rachel Waring
isabelleisapure
9

Vivre ses rêves jusqu'à la folie

Que j’étais heureuse de quitter Londres, mon travail minable et mal payé, ma chambre partagée avec une colocataire qui fumait comme un pompier, jurait comme un charretier et que j’avais de plus en...

le 4 nov. 2014

1 j'aime

La vie rêvée de Rachel Waring
docpolux
8

Critique de La vie rêvée de Rachel Waring par docpolux

Rachel Waring, la quarantaine, nage dans le bonheur: elle vient en effet d'hériter d'une belle maison à Bristol et compte bien s'y offrir une deuxième jeunesse. Seule ombre au tableau: Rachel bascule...

le 13 oct. 2014

1 j'aime

La vie rêvée de Rachel Waring
celiazut
4

Rachel Waring, vous m'agacez !

J'ai craqué pour ce livre lors d'un passage dans une librairie. La couverture m'a attiré. Le titre me paraissait prometteur. Dès les premières pages, j'ai eu du mal à m'accrocher, mais je me suis...

le 9 sept. 2017

Du même critique

Deep Winter
zazy
6

Efficace, mais...

Danny, c’est le simplet du village. Il n’a pas toujours été comme ça. Un trop long séjour dans l’eau glacée du lac où ses parents perdirent la vie, l’a transformé en bredin (lire beurdin) comme l’on...

Par

le 20 mars 2015

3 j'aime

Surtensions
zazy
9

Un polar comme je les aime

Je découvre le capitaine Victor Coste alors qu’il a déjà sévi dans plusieurs bouquins, mais cela n’a aucune importance pour la compréhension de l’histoire. Nous voici de suite dans le bain carcéral,...

Par

le 14 oct. 2016

2 j'aime

1

Le Tabac Tresniek
zazy
7

L'Autrioche à l'arrivée d'Hitler vue par un jeune naïf

============= Suite à la mort de l’amant de sa mère et donc, des subsides, Franz Huchel débarque à la capitale, Vienne, pour aider Monsieur Tresniek, vieil ami de sa mère qui possède un bureau de...

Par

le 14 oct. 2016

2 j'aime