Par une série de points de vue, chaque personnage décrit le délitement de la vie de couple de Paul et Eva, depuis la mort de leur fils Stan, dont ils ne se remettent visiblement pas. Ce dernier finit par faire état de son point de vue de la situation, de son mode de vie et de la manière dont il conçoit la mort, une façon distanciée de communiquer avec ses proches, ce qu'il arrive finalement à faire comprendre. Eva s'éloigne de Paul, connaît une nouvelle aventure, notamment avec le professeur de français de leur fille ; c'est au moins ce qu'on croit, jusqu'à la survenance d'un drame qui vient rabattre les cartes.
La description narrative n'est pas linéaire dans le temps, et donc partagée entre les différents personnages, leur nom servant de titre aux différents chapitres où ils s'expriment. La tension monte, la gravité également, bien qu'elle soit présente dès le départ. L'étude psychologique reste longtemps intéressante, jusqu'au moment où le glauque s'empare principalement de l'ambiance, qui chavire et vire entre sordide et pathétique. Si ce roman s'avère longtemps intriguant, il a malheureusement fini par m'écoeurer, ce qui est d'autant plus dommage que le thème de la perpétuation du souvenir après la mort constitue un thème qui m'a bien plu et qui a été traité avec joliesse.