Un roman plein d’humanité, de générosité et de tendresse.
Ove est un personnage haut en couleur. C’est un vieux bougon, qui harcèle ses voisins, la municipalité. Il râle à n’en plus finir après l’incivilité, les nouvelles technologies et les diverses évolutions de cette génération de malade. La seule chose que lui importe, c’est sa femme. Et il souhaite la rejoindre le plus vite possible. Les choses ne vont pas comme il veut à partir du moment où une famille voisine s’installe en fracassant sa boite aux lettres.
Aimer quelqu’un, c’est comme emménager dans une maison, disait Sonja. Au début, on tombe amoureux de la nouveauté. On s’étonne chaque matin que tout cela ne vous appartienne, comme si on craignait qu’on n’annonce qu’il y a eu méprise, que nous ne sommes en réalité pas autorisés à habiter une si belle demeure. Puis les années passent et la façade se ternit, le bois se fissure par endroit, et on commence à aimer la maison moins pour sa perfection que pour ses imperfections. On apprend par cœur chacun de ses coins et recoins ; comment éviter de coincer la clé dans la serrure quand il fait froid ; quelles lattes du parquet ploient quand on marche dessus ; comment ouvrir la penderie sans faire grincer la porte. Ce sont tous ces petits secrets qui font que c’est notre maison.
Ce roman suédois est dans la digne lignée du titre Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire ou les romans d’Arto Paasilinna ou de Vikas Swarup (version indienne).
Comme dans ces livres, nous suivons un personnage qui va vivre des aventures attendrissantes et rocambolesques.
Ove est un « vieux » de 59 ans. C’est d’ailleurs une des choses qui m’a perturbé dans ce roman. On aurait tendance à lui donner plutôt 70-80 ans, vu son état d’esprit et les remarques de l’auteur sur son âge. Mais non il est retraité, se sent inutile, mais il n’est pas si vieux.
Son côté râleur et finalement très franc donne beaucoup d’humour à ce livre. Les situations sont parfois cocasses. Et puis petit à petit vous allez passer sous la carapace de ce personnage .
Ce livre est une bouffée d’air frais. Un moment convivial. Une recréation à lire.
L’auteur Fredrik Backman est doué avec les mots et arrive à faire passer de belles émotions. Une belle leçon d’humanité, ce personnage Ove. Ce premier roman est une totale réussite ! D’ailleurs je ne suis pas la seule à le dire, car 500 000 exemplaires vendus en un an en Suède (je ne vous parle pas des traductions ..) Et ce titre a été adapté au cinéma en 2015. Alors vous laisserez tenter pour une rencontre avec Ove ?
https://lesciblesdunelectriceavisee.wordpress.com/2018/01/08/vieux-raleur-et-suicidaire-la-vie-selon-ove-fredrik-backman/