La Ville de vapeur est l'ultime livre de Carlos Ruiz Zafón, sorti quelques mois après sa mort. D'après la note de l'éditeur, c'était le projet du romancier de rassembler toutes ses nouvelles parues ça et là au fil des années, et d'autres encore inédites. L'idée étant d'exprimer un grand merci à tous ses lecteurs et lectrices qui l'ont suivi et soutenu, notamment pendant les 14 années qu'il prendra pour mettre un terme à sa saga du Cimetière des Livres Oubliés (pas son seul accomplissement, mais celui qui lui vaudra sa renommée).
11 nouvelles pour un peu moins de 200 pages. La première impression qui s'en dégage est un très agréable retour à l'univers du Cimetière susnommé et de Barcelone, la Ville de Vapeur. On entame donc le récit à travers les yeux d'un de ses principaux protagonistes : David Martin. Lui-même écrivain, se succéderont donc fragments de vie de son enfance et également ses propres histoires, fiction dans la fiction. Ces nouvelles, sans être indispensables à la tétralogie, constituent ce que je qualifierai de parfaits petits bonus, visant à prolonger à la fois le plaisir et le mystère de cet univers.
Et c'est là que le hic apparaît. Cette collection - qui n'a pour réel liant que la ville dans laquelle tout se passe - comporte aussi son lot de récits plus indépendants. Autant c'est génial de pénétrer à nouveau dans un univers chéri, mais devoir en ressortir ensuite le temps d'histoires très brèves (certaines ne dépassent pas les 2 ou 3 pages), déjà oubliées le jour suivant, c'est assez dommage.
Bref, je préfère souligner à nouveau quand même qu'il a quelques pépites dans ce livre qui méritent à elles seules sa lecture. Ça ne veut pas dire que le reste n'est pas bon, ou même juste moyen, c'est surtout le côté frustrant que tout le livre ne soit pas du même acabit.