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C'est ainsi que se termine ce roman bouleversant, effrayant et d'un pessimisme à nul autre pareil. L'auteur roumain, Constantin Virgil Gheorghiu, a connu une vie plutôt chaotique du fait, entre...
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le 13 nov. 2020
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Toute souffrance a une limite [...]. Moi j'estime l'avoir atteinte. Aucun être humain ne saurait dépasser et demeurer encore en vie.
Cette citation résume a elle seule l'enfer que nous propose ce roman.
De fait, c'est quasiment un récit autobiographique. En faisant la somme des aventures des 3 personnages principaux (un roumain condamné illégitimement comme juif, le prêtre de son village qui ne juge pas et le fils de ce dernier, haut fonctionnaire) on y retrouve - bien que fortement romancée - l'histoire bien réelle de l'écrivain Virgil Gheorghiu.
On peut diviser le roman en 3 parties :
- les malheurs sordides et violents qui tombent sur le principal personnage Iohann Moritz,
- l'effroyable accumulation de vents contraires qui vont le promener à travers l'Europe,
- une synthèse philosophique et politique sur les évolutions apparues dans la société occidentale à cette époque.
J'avoue avoir extrêmement touché par la 1ère partie. Convaincante de justesse de ton et d'écriture.
Une autre citation en résume l'atmosphère :
La 25ème est l'heure à laquelle il est trop tard pour être sauvé, trop tard pour mourir, trop tard pour vivre.
Mon âme a moins été touchée par la 2nde. A force de péripéties nombreuses et ubuesques, le récit produit parfois un effet limite loufoque face à la malchance qui frappe les principaux protagonistes.
La dernière partie m'a totalement égaré. Avec l'accumulation de tirades sur les méfaits de la bureaucratie, de la mécanisation et de la déshumanisation, j'ai perdu le fil du roman.
L'écrivain nous met en effet en position haute, pour s'arrêter et méditer sur les événements.
Le but est en théorie constructif. Il nous fait prendre conscience des thèmes cachés dernière le scénario. Mais en pratique, alors que cela est fait plutôt de manière subtile pendant les 2/3 du roman, cela devient très intrusif dans le dernier 1/3. Au risque de plus vivre l'aventure aux côtés des innombrables victimes de la 2nde Guerre Mondiale.
Et de fait, cela a ruiné l'empathie et l'émotion que je ressentais.
A l'arrivée j'ai donc l'impression d'avoir lu un demi chef d'oeuvre,
Et une demi oeuvre pompeuse.
Certes, cela n'enlève pas la nécessité de lire l'ouvrage.
Mais cela en gâche le plaisir : celui d'apprendre, de comprendre, de compatir.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste En 2021, les livres de ma bibliothèque que je n'ai pas (eu) le courage de lire
Créée
le 6 mai 2022
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