Tout commence comme une classique histoire de Fantasy et la relation entre un maître et son jeune élève. Ici le maître est le général Dun-Cadal, un des héros d'un empire qui semble se désagréger. L'élève, un jeune garçon qui se fait appeler Grenouille et qui a sauvé le général lors d'une mauvaise rencontre. On va donc suivre les années de formation du jeune Grenouille qui rêve de devenir le plus grand des chevaliers, mais nos deux héros vont s'apercevoir que leur puissance et leur gloire n'auront que peu de poids face au faisceau d'intrigue qui agite la capitale Éméris et tout l'empire.
Largement recommandé par son éditeur Stéphane Marsan qui nous l'a vendu comme un des grands romans de ces dix dernières années, autant dire que ce premier roman d'un jeune auteur Français était très (trop ?) attendu. Je me suis donc précipité sur mon magasin numérique préféré le jour de sa sortie (merci Bragelonne pour la sortie numérique simultanée et le tarif raisonnable) pour me plonger sur ce livre (et pas sur l'épée, ça aurait fait trop mal). Une fois terminé, même si j'apprécie par ailleurs beaucoup Mr Marsan, je dois d'abord reconnaître que ce n'est pas pour moi un des meilleurs romans Fantasy de ces 10 dernières année. Ceci évacué j'ai quand même largement apprécié ma lecture. A commencer par les personnages, qui sous une facture classique dans le genre, se révèlent quand même suffisamment complexes et crédibles pour être intéressants. L'univers n'est pas très original mais ne constitue finalement pas un élément très important dans ce roman. Enfin l'intrigue elle non plus ne nous réserve pas d'énorme surprise mais se révèle suffisamment élaborée pour retenir notre attention tout du long. Pour finir je reviendrais sur la construction qui nous propose de revivre deux fois une bonne partie de l'histoire mais du point de vue de deux personnages différents. Si l'idée est intéressante et nous apporte la première vrai révélation, j'ai trouvé qu'il y avait ici un peu trop de redondances pour la rendre aussi indispensable que dans les Lames du Roi de Dave Duncan pour reprendre le premier exemple qui me vienne à l'esprit, et qui fait que j'ai trouvé la partie sur Grenouille moins intéressante que le reste car j'en avais deviné les grandes lignes.
Pour conclure, je vais féliciter Antoine Rouaud pour ce premier roman pour lequel il est assez compréhensible que l'auteur soit resté dans le canon, et dont j'ai quand même avalé les 576 pages en 5 jours avec plaisir. J'attend maintenant la suite avec impatience en espérant qu'après cette première expérience il arrive cette fois à vraiment nous surprendre avec des éléments plus personnels et plus originaux.