Un premier tome alléchant
La voie de la colère est le premier roman d'Antoine Rouaud, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il frappe un grand coup d'entrée de jeu !
Il s'agit d'un récit de fantasy basé sur l'histoire d'un empire millénaire qui, à la suite d'une rébellion généralisée de ses provinces, a été remplacé par une République. Bien des années après la chute de l'empire, on y suit une jeune historienne en quête de l'un des symboles perdus de l'ex-empereur : l'épée Eraëd, supposément magique, et dont on a perdu la trace depuis le jour où l'empereur est mort.
Dans sa quête de savoir, la jeune femme va retrouver la trace d'un ex grand général impérial qui connaît sans doute l'emplacement de l'épée. Il va entreprendre de lui relater son histoire et celle de son apprenti Grenouille au cours de la rébellion.
La très bonne idée d'Antoine Rouaud, c'est de nous livrer une double narration de cette rébellion, sous forme de flash-back. Double narration car nous allons d'abord avoir le récit de la rébellion du point de vue de Dun-Cadal, général de l'Empire et chevalier réputé, et ensuite ce même récit, mais vu du point de vue de l'apprenti.
Ces deux narrations s'accompagnant du dialogue intérieur de ces deux personnages, l'éclairage apporté sur un événement donné change du tout au tout puisque l'un a vu une chose et pas l'autre, ou encore parce que l'un a assisté à une scène et pas l'autre.
Ainsi, aucun effet de redite, mais bien plutôt l'impression d'être en terrain connu et de se voir présenter le dessous des cartes.
Les deux personnages principaux sont très fouillés, éminemment attachants malgré leurs défauts (parfois nombreux), même si on peut regretter qu'en comparaison certains des autres protagonistes semblent plus sommairement abordés.
Cependant, rien ne dit que ces personnages secondaires ne seront pas promis à un bel avenir dans les tomes suivants de ce cycle de l'épée qui commence réellement sous les meilleurs auspices.