Ce bouquin peut parfois nous agaçer un peu, car l’homme est au coeur de la réflexion féministe, mais il est très nécessaire. Il rappelle aux hommes et aux femmes, que chacun a à gagner dans l’engagement antipartiarcale des hommes, dans l’expression d’une nouvelle masculinité. Très avant-gardiste, ce livre explique la violence des hommes, la construction dès l’enfance, auxquelles les femmes participent, d’une image de la virilité dénaturée, forçant les hommes à se cantonner à des rôles, les femmes à d’autres. Il explique qu’il ne peut y avoir de l’amour dans la volonté de dominer, que la masculinité actuelle est tragique, pour tous les sexes et les genres, que les hommes veulent aimer mais ne le peuvent pas. Il passe par la critique d’Harry Potter et de son héros, pas l’obsession pornographique des hommes, par l’absence du père, toujours inaccessible, absent physiquement ou psychologiquement. Ce livre nous invite à repenser le rapport au travail capitaliste, à la performance sexuelle, aux larmes des hommes, et surtout les invite, eux, à rejoindre le mouvement. Parfois on a envie de poser le livre, surtout quand la critique des autres femmes se fait pressante, mais il a beaucoup d’intérêt et mérite d’être lu. La critique n’est pas gratuite, et certainement pas unilatérale, elle porte davantage sur un système que sur un genre. Ce livre est hyper américain, il a un petit côté Grande Ecole mais son identité états-unienne rend impossible de l’imaginer dans les couloirs de Normale Sup.