Le livre d'Aline Dieudonné arrive à nous doté de tous les superlatifs et, déjà, de bien des prix. Le livre a certes des qualités, mais n'en fait-on pas un peu trop ?
Il s'agit d'une chronique contée par la fille aînée d'un famille pourvue d'un père alcoolique et brutal, d'une mère dépourvue de toute personnalité, et d'un frère cadet sérieusement perturbé.
On l'aura compris, l'ambiance n'est pas à la joie, et vire même à l'horrible (oserions-nous dire: au "grand-guignolesque"?).
L'auteur parvient néanmoins à imposer sa voix, au point que le livre se lit aisément, et même avec un certain plaisir. Car il y une "voix", celle d'Aline Dieudonné, et elle parvient à s'imposer. Ce n'est pas que le style soit à l'abri des critiques: parfois un rien pesant, sinon insistant, assez méprisant de la syntaxe, et multipliant les comparaisons et métaphores parfois lourdingues. Ainsi, la mère n'est-elle jamais évoquée sans être traitée d' "amibe", ce qui n'est pas sans agacer.
On retiendra néanmoins un livre "fort", qui en laisse espérer d'autres plus aboutis.
Mais si on le compare au "My absolute darling" de Tallent, qui chasse un peu sur les mêmes terres, quelle différence !