Bon.
J’ai ( enfin ) terminé « La zone du dehors »
Donc je suis déçu déçu déçu.
C’est très ( trop ? ) long : l’histoire est poussive, les personnages se perdent dans des diatribes pénibles où on a qu’une envie, celle de leur hurler à la gueule « CA VA ON A COMPRIS ! » mais non, ils continuent de dérouler leurs monologues barrés, très souvent entrecoupés d’un « > » signifiant qu’on passe à un autre personnage, qui vit et raconte le passage selon son point de vue. Sauf que ceux-ci ne sont pas caractérisés par leurs dialogues ( sauf un, dont je n’arrive même plus à me souvenir le nom… L’auteur se veut créatif, original, mais pour retenir correctement les noms des persos, c’est pas gagné. On croirait un programmeur refusant de confronter son programme au retour d’expérience utilisateur… )…. Un vrai bonheur pour s’y retrouver lorsqu’ils sont plus de deux…
La société en elle-même est un déjà-vu survolé, que l’on pénètre à peine, qui est critiqué ( à juste titre, au vu du peu qu’on en apprend ) avec virulence et qui fait le cœur du bouquin mais la sauce ne prend pas. Pour se révolter, il faut pouvoir sentir le déroulement de la dureté, de l’horreur, de l’injustice qu’exerce cette société bref, s’identifier à un vécu, et là ça m’a glissé dessus comme une météorite rebondissant sur l’atmosphère parce que l’angle d’attaque est trop ouvert. J’ai eu l’impression de trouver une réécriture d’un « 1984 » réadapté aux travers de notre époque, sauf que ça coince, tant dans la « logique » de l’histoire que dans la caractérisation des personnages. Ça se veut aussi prophétique que « 1984 », sauf que ça enfonce des portes ouvertes. Et pour camoufler cette facilité, on noie le lecteur dans un jargon imbitable.
C’est d’ailleurs mon principal reproche à ce bouquin : l’auteur reste hermétique, créant un lexique personnel ( ça, c’est pas un problème, tous les auteurs le font pour caractériser leur univers ) mais PUTAIN QU’IL NOUS DONNE AU MOINS QUELQUES CLEFS DE COMPRÉHENSION ! Certains ( trop rares )se décryptent par leur sémantique mais pour le reste, bonne chance… Du coup Damasio s’enferme, seul avec son bouquin, et laisse le lecteur en dehors. En définitive, « La zone du dehors », c’est là où l’auteur a laissé son lecteur : en dehors du livre. Et c’est bien dommage.
J’espère que ça se passera mieux avec « La Horde du contrevent »…