Pas mal, pour un premier roman.
A côté d'autres publications actuelles sur les vampires, ce roman fait du bien. Le style est agréable, assez fin sans être fou. Le monde de la pré-adolescence est décrit avec une grande justesse, et il n'est pas très difficile de revenir en arrière pour nous identifier à Oskar, et, pour peut qu'on soit né dans les années 80/début 90, la nostalgie frappera à coup sûr. L'auteur nous décrit un monde cruel, dans une banlieue figée de Suède où il ne se passe rien en apparence. Le vampire - dont le mythe, peu développé, laisse place à de nombreuses suppositions - n'est rien d'autre que le révélateur de la violence cachée des foyers. Sans hésiter à aller dans le dérangeant, l'auteur ne fait pas dans la surenchère et instille, je dirais, un malaise nécessaire.
Cependant, la comparaison de Lindqvist avec Stephen King est justifiée s'il faut parler d'une tendance à vouloir trop en dire et écrire, au final, un roman qui s'étire en longueur comme un film d'auteur qui se focalise trop sur l'ambiance. Le rythme de ce roman est mal soutenu. L'absence d'un fil conducteur précis, d'une véritable intrigue, le rend par conséquent long, et, passé l'enthousiasme de la première partie, la lecture finit par nous plonger dans l'ennui. Bien, mais assez indigeste sur la fin.