Latex, etc. par madamedub
Latex etc raconte les tribullation sexuelles (entre autres) de Margaux, adolescente de 17 ans et prostituée lorsque prend place le roman.
Le résumé est bref, et je serai de mauvaise foi si je prétendais qu'il en va autrement de l'intérêt que présente cet ouvrage.
Je serai bien en peine de distinguer au final ce qui m'a le plus gêné à la lecture de ce dernier : la prétention mal sentie qui s'en dégage ou simplement la vacuité du propos.
Le roman flirte avec la très en vogue Chick Litt. Il en utilise tous les codes des plus mauvais aux moins subtils : le nom du village de l'héroïne est par exemple habillement anonymés à l'aide d'étoiles : C****** (on trouvera tout de même judicieux de nous le situer proche d'Avignon et de nous parler plusieurs fois de melons (ah subtilité quand tu nous tiens)). Les personnages sont quasi inexistants, ils n'ont pas de vie propre et sont uniquement envisagés à l'aune de la marque de leurs vêtements.
Mais le texte se revendique d'un tout autre niveau alternant vocabulaire cru prétendument choquant en 2011 et citations d'auteurs hors contextes. Le tout s'agrémente d'une playlist fragmentaire d'inspiration Rock, Philippe Manoeuvre peut se savoir tranquille.
Une scène en particulier condense toute l'absurdité de cet ouvrage. En effet, après nous avoir parlé 25 fois de sodomie en moins de 100 pages, il semble manquer à l'auteur un ressort dramatique. Qu'à cela ne tienne, faisant fi de toute originalité embarquons nous pour une scène de viol. Et nous voici donc plongés dans la moiteur d'une cave avec notre héroïne. Une héroïne qui dans ce moment de détresse ultime, trouve quand même le temps de noter la marque de jogging de ses agresseurs ! Mieux encore, quand lorsque mut par un professionnalisme extraterrestre, elle répond mentalement à l'invective violente et non moins fellatrice du maghrébin (oui forcement ... pourquoi s'épargner un cliché supplémentaire) qui lui fait face, par un « je m'exécute, aussi bien que possible »
Et tout le roman clignote d'âneries de ce genre. C'est d'un cynisme désespérant ... et fatigant.
Je pondérerai tout de même ma critique sur un point. Il n'est à aucun moment précisé s'il s'agit là d'une autobiographie ou non. Si c'est le cas, alors je raye tout ce qu'il y a au dessus et présente à Margaux Guyon mes sincères excuses. Je suis en effet désolé qu'elle ne parvienne pas à parler avec moins de bêtise d'un sujet aussi dur.
S'il s'agit d'une fiction, il conviendra simplement d'en oublier l'existence.
Frédéric Javelas