Outre une déformation historique partielle qui sert le propos de l'auteur en tordant le bras aux faits pour les habiller d'un sens, je suis consterné par l'enchaînement de platitudes, de sentiments convenus, d'expressions permanentes de la bien pensance actuelle dans ce livre. Pourquoi se morfondre en outrant le trait-on frôle trop souvent la caricature- dans un univers qui a (heureusement) disparu, si ce n'est par ce qu'il nous manque ?
La domination masculine est aujourd’hui disparue en France, enfin, peut on l'espérer dans le milieu de l'auteur et au niveau des institutions, alors pourquoi vouloir la faire renaître à tout prix, comme on cravache un cheval mort, si ce n'est parce qu'elle correspond à un fantasme?
Sous couvert de liberté narcissique les héroïnes refusent l'union, l'une qui se dit Athée se transforme en nonne dévote devant son curé, l'autre qui se veut libre penseur, trouve des vertus à la pensée magique et refuse "l'aliénation" à l'autre...préférant la fuite... le rapport à l'autre c'est pourtant la base de ce qui fait société.
Tout cela est bien triste et traduit non un élan vers la vie mais un repli victimaire délétère et autosatisfait. Pour un féminisme intelligent et convaincant voir godless et surtout le jeu de la dame.