Il s'agit du premier roman de Victoria Blas qui a reçu moults prix et dont l'écho et la thématique m'ont immédiatement interpellée.
Commençons par situer un peu les choses.
Le bal des folles: expression journalistique/romanesque. Activité de loisirs/socialisation des patientes (on disait alors plutôt folles, internées) organisé à la mi-carême.
Salpêtrière: hôpital parisien, véritable petite cité au sein du 13eme arrondissement.
Hystérie: En 1880 elle devient une maladie nerveuse. Avant son étymologie faisait croire que le "mal" venait de l’utérus et qu'il s'agissait d'une maladie exclusivement féminine. Mais un certain Charcot pense que l'origine des maladies nerveuses est organique. C'est dans ce contexte qu'est créée une nouvelle spécialité: la neurologie et qu'il tente de traiter l'hystérie, notamment par l’hypnose. Des cours sont donnés tous les mardis, véritables séances d’hypnose publiques dans l’auditorium de l’hôpital.Le récit qui se déroule à La salpêtrière en 1885 s'articule principalement autour de 2 personnages féminins.
D'un côté, nous avons Geneviève, infirmière dévouée depuis 20 ans, intermédiaire entre les médecins qu'elle admire et les aliénées qu'elle a consciemment désincarnées et qui va voir ses convictions ébranlées.
Et de l'autre Eugénie, jeune femme internée par sa famille alors qu'elle ne souffre d'aucun trouble neurologique mais qui dérange son père (elle voit les morts, ça fait mauvais genre) car elle représente une menace pour l’équilibre familial. Je vous la fait très courte mais ce récit s'achève beaucoup trop vite. Quel dommage! L'aspect historique est vraiment très léger, l'action est malheureusement prévisible mais surtout, tout est beaucoup trop rapide. La thématique et le contextes sont particulièrement intéressants mais à peine survolés. Un sujet en or transformé en pseudo discours féministe convenu, moi ça m'agace. Après je ne peux pas dire que j'ai passé un mauvais moment, j'ai même dévoré le livre mais je reste cependant grandement sur ma faim.