Voilà un livre dans lequel on se sent bien !
Après une première partie en forme de journal tenu par un jeune doctorat anthropologue réalisant une étude sur « Qu’est-ce que vivre à la campagne aujourd’hui », on enchaîne sur les personnages déjà connus, la vie à la campagne de leur propre point de vue, celle de leurs précédentes, voire futures réincarnations. Et on a donc une sorte de synthèse de ce que pourrait être cette thèse. L’idée vous rappelle Montaillou ? Ça tombe bien parce que Pierre en arrive, où il est allé puiser la matière d’un mémoire.
Ici, au fil de réincarnations successives, nous dérivons autour d’un lieu géographique – Niort, le Marais poitevin et les alentours – qui est le personnage central du roman où nous errons aux côtés d’Agrippa d’Aubigné, Clovis, Napoléon et tant d’autres.
D’autres parties du livre sont écrites autour de chansons traditionnelles et on lit par exemple l’histoire du prisonnier dans la prison de Nantes, aimé par la fille du geôlier !
Pour le récit du Banquet à proprement parler, Enard adopte des accents rabelaisiens qui n’auraient point déparé les aventures du jeune Gargantua.
Au final, un livre foisonnant, débordant de références historiques et littéraires. Ah ! que l’érudition est doulce lors qu’ainsi on en use… Que voilà de la belle ouvrage, bas-beurre de barate à couilles !