Faisons court.
Lorsque j'entends le nom de Didier Daeninckx me revient à la mémoire la période pendant laquelle j'ai quasiment épuisé sa bibliographie des années 1980.
Qu'en reste-t-il ? De bons souvenirs, en particulier la série qu'il a consacrée à l'inspecteur Cadin avant de suicider le personnage. Meurtres pour mémoire, Le der des der et La mort n'oublie personne restent emblématiques de cette époque. Ensuite, j'avoue avoir lâché l'affaire. La lecture du Banquets des affamés m'en rappelle les raisons.

À l'instar de Missak, consacré à la figure de Manouchian, Le Banquets des affamés relève de la biographie romancée. On retrouve cette volonté de l'auteur d'explorer les angles morts de l'Histoire, avec ici comme point focal le personnage haut en couleur de Maxime Lisbonne. Une personnalité si marquante que l'on pourrait la croire échappée des pages d'un roman historique. Et pourtant, le bonhomme a bien existé.

Un tel sujet avait tout pour me plaire. Toutefois, je dois avouer m'être bien ennuyé. La faute au style plan-plan de Daeninckx. L'auteur fait le choix de se mettre à la place de Lisbonne, relatant de manière chronologique et assez conventionnelle les faits accomplis par le personnage.
Au lieu d'avoir un récit truculent, à la mesure du bonhomme, on a l'impression de lire un comte-rendu besogneux, certes documenté, sur la vie du personnage.
C'est mou du genou, dépourvu de tout souffle épique ou d'éclat, et je me suis surpris à compter les pages. Franchement, j'en viendrais à conseiller la lecture de La mémoire des vaincus de Michel Ragon, bien plus passionnant sur ce sujet des oubliés de l'Histoire.

Au final, Didier Daeninckx ne rend pas du tout justice au personnage de Maxime Lisbonne en assenant cette histoire académique. Je dirais même qu'il contribue à momifier la révolte du bonhomme. Et d'un point de vue plus personnel, je me rappelle désormais pourquoi j'ai abandonné la lecture des romans de l'auteur...
leleul
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le 12 sept. 2012

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