Dans ce tome 5, les aventures du Sorceleur se recentrent sur lui. En effet, il arriva par la passé que Ciri et les magiciennes tiennent le haut du pavé. Ici, guère de sortilèges à l'horizon, on revient principalement dans l'acier et les membres tranchés.
Le récit s'articule essentiellement autour de Geralt et de quelques nouveaux compagnons qui le flanquent durant son périple vers le sud. Si au départ c'est Milva, une jeune archère proche de la nature, qui l'accompagne, c'est bientôt Jaskier suivi de toute une ribambelle de nains et autres créatures incongrues qui formeront bientôt un cortège des plus hétéroclites. Leurs déambulations dans la direction approximative du sud les conduisent au cœur de quelques situations périlleuses qui s'avèrent palpitantes pour le lecteur. Néanmoins, entre deux moments de tension, cette interminable balade (à peine entrecoupée de ballades) se lit sans excitation particulière.
Je regrette à cet égard l'absence de Ciri ou de Yennefer aux côtés de Geralt : leurs relations si subtilement narrées apportaient une véritable aura de fraîcheur au récit. Certes, le lecteur pourra découvrir de loin en loin quelques tribulations de la jeune fille (plutôt agréables à suivre) mais comme cela se déroule bien loin du sorceleur, il n'y a pas la même saveur relationnelle. De la même façon, Yennefer fera bien une courte (mais ô combien surprenante !) apparition dans le roman mais elle disparaîtra bien vite.
Cette partie de la grande aventure du sorceleur apparaît comme un moment un peu étrange, sorte d'entre deux où l'auteur ne saurait pas forcément où conduire ses personnages. Si la lecture reste fort plaisante, elle n'atteint pas les formidables moments ressentis dans le précédents opus. Il reste à souhaiter que la suite reprenne son envol narratif...