Le roman de Joseph Kessel, écrit en 1947, raconte l'histoire, à l'aube du 6 juin 1944, d'un bataillon parachutiste français à l'entrainement en Ecosse puis à une action de guérilla en Bretagne dont l'objectif était de retenir l'armée allemande sur place et éviter leur déplacement vers la Normandie.
Kessel brosse des portraits de divers parachutistes de l'homme de troupe à l'officier supérieur qui commande le bataillon.
Pour une partie, ce sont des gens qui ont déjà combattu en Afrique du Nord (Lybie, etc...); d'autres sont des recrues plus récentes. Tous, sont parqués dans un village d'Ecosse et n'attendent qu'une seule chose, rentrer au pays pour enfin en découdre.
Comme toujours dans ce type de roman, il y a toutes sortes de personnages du titi parisien, Paname, à l'ancien champion de boxe, Brodel en passant par le caractériel Quérec et le jamais content Gorille. Il y a un très attachant canaque qui ne rêve que de venir se battre en France, pour la France, qu'il ne connaît pas.
Il en sera mal remercié puisqu'il mourra à peine arrivé sur le sol de France après un acte de bravoure.
Il y a surtout l'immense tendresse de Kessel vis-à-vis de tous ses personnages qui ont existé, qui ont quitté leur foyer pour certains dès 1940, même si les noms ont été modifiés et l'histoire un peu romancée. Comme souvent chez Kessel, le roman est sans concession, les erreurs étant payées cash. Par exemple, lors d'une mission de reconnaissance, le chef de la mission a un peu contrevenu aux ordres et voulu faire de l'épate auprès de son équipe. La facture en terme de vies humaines sera salée. Clairement, cela aurait pu être évité. D'ailleurs, c'est aussi une caractéristique de l'humaniste Kessel de ne pas "minimiser" l'ennemi ni de "grandir démesurément" ses héros : le combat est à la loyale, d'égal à égal.