de Georges Bataille
éditions 10/18
octobre 2004
Georges Bataille met quasiment 20 ans à publier Le bleu du ciel, et c'est une chose qu'on peut comprendre à sa lecture. Le personnage principal, Troppman est ce qu'on appellerait aujourd'hui un véritable sadique, paranoïaque, manipulateur et obscène.
On le suit à travers toute cette Europe pré Seconde Guerre Mondiale, à chaque fois entouré de femmes avec qui il ne cherche qu'à se détruire tout en les détruisant psychologiquement.
De Paris aux bars malsains londoniens, des insurrections communistes de Barcelone aux rues d'Allemagne peuplées d'enfants nazis, on suit toute cette histoire comme un cauchemar moite, un lendemain de cuite sans alka seltzer, et pourtant. Pourtant.
C'est un regard lucide sur ce à quoi peut ressembler la crasse de cette époque ; les personnages sont perdus et tentent par tous les moyens de réduire leur vie face aux dégoûts des horreurs de la réalité.
On ne pourrait pas offrir Le bleu du ciel à n'importe qui à part à soi-même, disons pour les moments de désespoir et c'est beaucoup trop beau et nihiliste pour l'échanger. C'est exactement ce petit éclat d'encre noir, que j'aime par dessus tout !