Excellent Bloc !
On est dans notre réalité, sans aucun doute ; on la reconnaît bien à chaque page, le vieux, sa fille, le rouquin idole des gauchistes, les faits divers, la violence, le racisme. Et en même temps elle est déformée, comme sous l'effet d'une drogue, on est déjà au-delà, déjà en train de tomber dans le précipice.
On en sort KO.
Et plus le livre avance, plus on s'attache malgré soi aux deux héros du livre, Antoine et même Stanko, la brute épaisse avec un très mince vernis de civilisation. Et pas seulement parce qu'ils sont en fin de course. Pas le signe d'une collusion de l'auteur avec Le Bloc mais au contraire la marque d'une grande humanité.
Doublement KO.
«En fait, il avait exactement l’air de ce qu’il était. Un ancien skinhead avec un mince, mais alors très mince vernis de civilisation pour couvrir une sauvagerie à l’affût. Les attachés de presse détournaient les yeux de ses tatouages et notamment de celui, rouge feu, sur la nuque, représentant la pointe de la lame d’une épée qui donnait l’impression de jaillir de son col de chemise toujours trop étroit pour son coup de taureau.»