« Personne ne nous jugera, Carmélio, même pendant le deuxième millénaire. »
En 1975, pendant la dictature brésilienne, Carmélio a pour mission d’arrêter et de torturer les subversifs, jusqu’au jour où il est envoyé dans le Nordeste pour liquider un poète révolutionnaire.
[...]
Le Bourreau met à nu la barbarie des militaires (même s’il manque aux lecteurs non brésiliens la contextualisation de la dictature de 1964-1985), mais il montre aussi combien la foi des Brésiliens, des pauvres et des Noirs en majorité, faite de superstitions et de rites, diffère de celle de l'Église du Vatican.
Dans Le Bourreau, on retrouve aussi le racisme latent envers les Noirs après l’abolition tardive de l’esclavage dans un pays pourtant très métissé, ainsi que les inégalités sociales et les rapports de force entre les propriétaires des terres et les travailleurs exploités.
Heloneida Studart dénonce aussi comment le fanatisme a contribué à enfermer les femmes dans l’ignorance en prônant la chasteté, la servitude et l’inculture.
Certes violent et habité par le deuil, l’amour désespéré et obsessionnel, le désir de vengeance, l’impuissance, Le Bourreau, publié par Les Allusifs, est un excellent roman sur l’âme humaine, sur l’image de la mère dans la construction psychique, sur l’ivresse du pouvoir et la culpabilité. Et la fin n’est pas moraliste, car Carmélio n’est qu’un rouage dans la machine infernale de la violence.
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