Balzac étant un auteur extrêmement important dans l'histoire de la littérature, il me semblait important de voir ce qu'il valait. Quelle meilleure méthode pour cela de prendre un de ses bouquins au hasard et dont le titre semblait pas trop mal ? Cette technique a eu le résultat qu'on pouvait escompter : je me suis retrouvé avec un des pires bouquins que j'aie jamais lu (à égalité avec le dernier jour d'un condamné, celui là au moins c'est l'école qui me l'a infligé).
La raison du pourquoi de ce manque d'appréciation du bouquin est plutôt simple : elle tient dans ces horribles choses que l'on appelle les descriptions. Alors les descriptions, en théorie c'est bien. Ca permet de se faire un image mentale de ce qui se passe. Ca donne des informations intéressantes sur le milieu historique et social où l'action se déroule, et si je voulais que des dialogues, je lirais une pièce de théatre. Mais à partir du moment où les descriptions commencent à submerger en volume de texte la portion réservée aux évènements et interactions entre les personnages, il me semble raisonnable d'estimer qu'on est allé un peu trop loin.
C'est bien simple, je ne me souviens de ce livre que les descriptions qu'elles contiennent. Le résumé donné par la fiche du livre me ravive vaguement une histoire de club de vieux monsieurs, le fameux cabinet, et d'un jeune blanc-bec en train de se déshonorer dans la capitale, mais ça ne va pas très loin. Je me souviens par contre vivement que ce cher Honoré a placé plus de cent pages de descriptions au milieu d'un bouquin qui en fait à peu près 250. Et je ne dis pas que le bouquin a seulement cent pages de descriptions, non, si seulement c'était ça, je dis que du démarrage de cette zone de descriptions à la fin il y a bien 100 pages, et dans cet équivalent littéraire des sables mouvants l'action ne progresse virtuellement pas. Pas que l'action proprement dite ait le moindre intérêt, mais tout de même.
Et encore, si c'était des descriptions utiles, ou intéressantes, ou même vaguement reliées au scénario, ç’aurait juste été un problème de concision (bien qu'aucun bouquin ne pourrait survivre à un tel traitement je pense). Mais non, on est bien dans le type de descriptions du genre :
"Et là il y a machine et bidule qui vont dans la maison de l'oncle de l'ami de etc pour arranger la situation. Cet oncle est relié à la famille par [commence à lister son arbre généalogique depuis l'an 700]. Sa maison dispose de 3 étages, au milieu de la ville. Au rez-de-chaussée, il y a x pièces, séparées par un couloir. Dans la première pièce, il y a des tables, des chaises, des meubles, un vase en porcelaine et un tableau qui décrit un paysage [commence à décrire le paysage du tableau]. Dans la deuxième pièce, il y a [deuxième pièce / deuxième étage / jardin et véranda. Plus la biographie du monsieur tant qu'à faire ].
Et dans ce passage je ne me souviens même plus si ce monsieur dit quelque chose. Si encore cette maison était le coeur du bouquin et qu'on y passerait l'essentiel de l'action, je ne dis pas, mais il s'agit juste de la maison où ce monsieur habite, on n'y repasse pratiquement pas par la suite.
Voilà, je me retrouve donc au point ou rigoureusement rien du tout ne pourrait préserver ce bouquin de la note minimale, et qui souligne les risques que l'on peut rencontrer en essayant d'aller au bout de toutes les œuvres qu'on lit. Absolument aucun aspect positif ne ressort de cette chose qui est très certainement la plus profondément chiante qu'il m'ait jamais été donné d'observer.
Allez, je vais être généreux, on peut peut-être dire que le titre est pas trop mal ?