Bonjour.

Étrange et tenace décalage que cette fascinante civilisation japonaise ultramoderne chevillée à d'antiques traditions spirituelles. Leurs dieux Kami et esprits des ancêtres ne sont pas sans rappeler ceux des anciens Romains, ainsi que leurs lares, mânes et pénates protecteurs et bienveillants.

Ce lien permanent et récurrent dans la littérature et le cinéma japonais n'a-t-il pas pour l'occident un relent moyenâgeux décalé, peu attrayant, prévisible et lassant, si répétitif et somme toute sans autre intérêt, pour un Japonais, que de l'assurer que sa vie moderne reste en accord avec ses racines traditionnelles.

On a ici un conte tout public mais sûrement trop mièvre pour un public adulte européen. Il n'en ira pas de même pour nos enfants qui se gobergent de mangas et feuilletons TV à la mode Miyazaki.

Par conséquent, "Le café où vivent les souvenirs" paraît plus adapté à un public européen plutôt jeune, passionné de mangas et d'esprits revenants, aux tendres dragons et licornes, sans aucun doute plus sympathiques que les fantômes de la maison Usher et autres Horla hallucinants, jusqu'à l'inévitable Hamlet, pas assez gothiques, passés de mode.

Un autre aspect répandu en littérature japonaise, cette insistance à préciser lourdement tout au long d'un paragraphe consacré à des détails peu édifiants, tend à enliser le récit et à impatienter le lecteur qui, averti par leur fréquence, aurait tendance à sauter ces digressions indigestes. Dommage.

On se souvient pourtant de films et de réalisateurs japonais fameux qui ne tombent (plus) ni dans la redondance ni dans le mélo ni dans la citation facile. Autre média, autres mœurs ? Peut-être.

Tout ça rappelle furieusement le vieux film muet, aux effets typiquement exagérés de miroirs troubles et de silhouettes vaporeuses, entre deux pancartes d'explications et commentaires sur les raisons, antécédents et futures conséquences de l'action...

Qu'il soit pictural, cinématographique ou littéraire, ce genre "Épinal" a tendance à tomber des mains ou à faire piquer du nez. Ce qui ne manqua pas d'arriver. Désolé.

Barbiraggio
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le 18 août 2024

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