Souriez vous êtes filmés

Bonjour.

Attention, Danger.

C'est ce qui est affiché... sur l'affiche "Permis de construire" en panneau-routier- passoire-à-chevrotine. Tradition oblige.

Le problème d'un film sur la Corse, et surtout sur les Corses, c'est l'obligation absolue de faire gentil-couleur-locale-consensus. Bref, c'est ce que seuls ceux qui vivent ou ont vécu en Corse peuvent évaluer. Et, apparemment, c'est ce que veut raconter ce film qui fait de la corde raide (Corse raide?) entre sourire complice et réalités accablantes d'un territoire historiquement déchiré. Aujourd'hui, ce n'est plus le pays de Colomba (c'est d'ailleurs dit explicitement), mais celui d'un affrontement entre mafias et une société civile bonne enfant prise en otage par la force du non droit.

Un bémol à ce tableau infernal : on l'aura remarqué, on ne quitte pas le bord de mer, lieu de toutes les entreprises touristiques juteuses, et donc terre d'élection de la grande arnaque et chantages en tous genres.

Ce qui veut dire, pour qui sait lire entre les lignes, que la montagne est beaucoup moins concernée. On l'espère.

Faire un tel film n'est pas donné à tout le monde, et il fallait bien qu'un Corse ait le courage d'endosser la tête d'affiche réalisateur, pour lui donner une chance de passer, avec Bourdon en second couteau.

Alors, oui, on peut trouver cette comédie insuffisante. Et si ce n'était pas une comédie ?