Le Carnaval des ombres de R.J. Ellory, présentation
En 1958, un agent doit subir une étude psychologique qui va déterminer sa promotion interne.


Sa mère a tué son père alors qu’il avait 15 ans. Il a bâti une stratégie pour ne plus rien ressentir émotionnellement, pour ne pas montrer que son passé l’affecte.


Avis Le Carnaval des ombres de R.J. Ellory
Michael Travis est un homme hanté par son père, par Esther, par sa mère, par des mots qui ont été prononcés ou des mots qu’il a imaginés. Il était adolescent lorsque sa mère a assassiné son père, homme violent envers cette femme . Elle a avoué le meurtre avec préméditation, ainsi elle a été condamnée sans circonstances atténuantes. C’est donc un jeune homme meurtri qui a passé une année dans un centre pour enfants où la plupart avaient commis des méfaits. Il sera, pour ainsi dire, sauvé lorsqu’il rencontrera Esther, la femme du cousin de sa mère. Il avait 16 ans et ils vivront une histoire d’amour.


Travis écoute beaucoup, laisse dire et sait se défendre par la parole. Celui en face de lui se croit vainqueur alors que c’est tout le contraire. Travis a fait l’armée, a été recruté par le FBI. Il est un bon élément car il ne met jamais en cause, en doute, les autorités. Il a été promu en tant qu’agent sénior. Il est envoyé dans une petite ville pour une histoire de meurtre, un homme retrouvé sur un cirque. Travis, méthodique, va essayer de mettre tout en oeuvre pour trouver l’identité de cet homme et qui a bien pu l’assassiner. Mais il se rappelle son passé, le meurtre de son père, l’emprisonnement de sa mère et sa vie avec Esther. Est-ce que Travis trouvera des amis, l’amour ? Sera-t-il en paix, enfin, avec lui-même ? Arrivera-t-il à se défaire de cette peur de ressembler à son père ?


Il va découvrir un monde, un univers, qui va bousculer toutes ses convictions. Il va freiner des deux fers pour ne pas se laisser embarquer par ces hommes, ces femmes qui ont un passé, qui tentent de vivre, qui imaginent, qui peuvent rêver mais qui ont également souffert. Ils vont tenter de lui ouvrir les yeux et lui faire comprendre qu’il ne faut pas tout accepter d’une société, d’un gouvernement. Il faut être libre.


Pourquoi Travis a été envoyé dans cette petite ville ? Est-ce réellement une histoire de meurtre ? Est-ce une histoire de contrôle, de manipulation ? Il lui en faudra du temps pour comprendre, pour accepter les échanges et tout ce que cela implique. Il va découvrir un monde différent du sien. Il va comprendre que sa vie n’est pas ce qu’il a mis en place. Est-ce que le cirque et ses membres savent quelque chose dans cette histoire de meurtre ? Ils pratiquent l’illusion. Tous disent que ce qui s’est passé le concerne pour faire éclater la vérité. Travis sera ébranlé au plus profond de lui-même. C’est dur d’accepter tout ce qui est enfoui au fond de soi pour ne pas que cela affecte.


Encore un magnifique roman psychologique qui détaille profondément l’âme humaine. Et pour cela, R.J. Ellory est vraiment très fort. Outre ce portrait d’hommes, de femmes, l’auteur offre une critique contre le racisme. Il offre également une critique de ce que les hommes subissent depuis la nuit des temps, le joug des gouvernements, des guerres, au nom de la loi. Cela entraîne une perte des rêves, de la liberté de penser et de s’exprimer. R.J. Ellory nous explique certains programmes des services secrets, de l’Etat, entre CIA et FBI, mais aussi l’embauche de cerveaux qui ont fait les beaux jours des nazis (infos ou intox ?) qui ne m’étonne, en définitive pas. Le style de l’auteur a un peu changé. Il nous avait habitué, lors de ses précédents romans, à appuyer énormément ses phrases par des répétitions. Ce n’est pas le cas ici.


J’ai mis une dizaine de jours à lire ce roman, ce qui est beaucoup pour moi. Mais ce n’est pas une lecture légère. Elle a besoin de l‘attention de son lecteur pour qu’il ne se perde pas dans les méandres des pensées, des actes des uns et des autres.


Normalement, j’ai prévu d’aller voir R.J. Ellory au Festival du Polar à Lyon. En premier, si j’arrive à m’inscrire à la rencontre. Ce qui m’ennuie c’est que les livres personnels sont interdits, pour cause de crise sanitaire. Je ne vais tout de même pas acheter de nouveau ce roman pour me le faire dédicacer. Mais j’aimerais rencontrer, une troisième fois, un des auteurs préférés, très proche de ses lecteurs.

Angélita
9
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le 19 juin 2021

Critique lue 343 fois

Angélita

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