800 pages sur l’anéantissement et l’angoisse qui parsèment la vie d’un garçon que le destin a frappé par toutes sortes d’infortunes commençant par un attentat dans un musée semblant sceller à jamais son devenir. Une errance qui perd le personnage de bout en bout mais qui m’a emporté sans jamais me perdre au fil de la lecture.
Seul la conservation du tableau de maître « Le Chardonneret », dont l’impulsion l’a poussé à s’en emparer après le drame, raccroche Theo à quelque chose de tangible, lui rappelant que ce secret gardé est à la source même de ses angoisses mais le maintient à la vie quand il n’est pas soumis à l'alcool ou à la drogue le faisant déconnecter de la réalité. Le mystère du tableau qui constitue le plus grand mystère auquel sa vie tourne depuis qu’il est petit pourra éclore enfin, et on prendra conscience de l'évolution du personnage et de sa maturité acquise.
Theo est un personnage qui ne peut échapper à sa nature, qui s’accroche désespérément à un objet qui pourrait lui valoir tous les ennuis du monde, tout comme à son amour obsessionnel pour ce qu’il trouve beau lui fait perdre raison.
D’une maladresse absolue, Theo en arrive à faire du mal aux seules personnes à qui il tient vraiment.
Voilà en quoi Théo est attachant. Ses facettes complètent notre reflet de nous même, nous nous dévisageons à travers lui, ses mauvais chemins, ses mauvaises décisions, ses actes absurdes qui l’amène à traverser une galerie d’erreurs, mais qui sont inévitables pour se remettre sur la bonne voie.
Avec l'amitié, la solitude et le désespoir sont les thèmes abordés par ce livre et qui sont terriblement présents dans la vie de nombreuses personnes.
La vie ne se raccroche à rien, si ce n’est à l’espoir que de se voir évoluer vers le bonheur, mais c’est une quête si communément partagée qu’elle en devient parfois sans intérêt.
Si bien qu'on peut perdre de vue beaucoup de choses.
Le livre ne traduit pas précisément tout cela, mais c'est l'impression qu'il en ressort à moi même après cette lecture.