Je lis des critiques très élogieuses et je me dis : "Quoi ? Comment ? Pourquoi ?"
Je lis des critiques un peu moins enthousiastes et je pense : "Oui, c'est bien comme ça que je vois les choses."
Vous avez vu ma notation. Vous aurez donc compris que je n'ai pas vraiment accroché.
Le problème avec les auteurs de best-sellers c'est qu'ils font toujours des best-sellers. Ils vendent sur leur nom, leur réputation. Je suppose qu'il est inutile que je donne des exemples. Si ? Hé bien non. Vous les trouverez vous-mêmes très facilement.
Le tirage, comme le nombre de pages (impressionnant !) n'est pas forcément un gage de talent, ni de de qualité. C'est le cas ici, à mon avis (bien entendu). Ce gros pavé (sur l'estomac, mais pas vraiment dans la mare) m'a déçu. Je respecte néanmoins l'ampleur de l’œuvre. Et j'apprécie certains passages réellement captivants. L'attentat du musée au début (par exemple) constitue une très belle accroche, qui laisse présager un récit enthousiasmant. La fin est elle aussi intéressante et plutôt bien écrite (à mon goût) ; mais c'est la seule et unique fois où le tableau et son contenu sont véritablement mis en valeur (dommage). Entre les deux, beaucoup de moments d'ennui. Le style n'est pas très séduisant, voire lourd. Les longues phrases (pour ne pas dire interminables) sont ampoulées et emberlificotées. On s'y perd. On est assommé, noyé par une telle accumulation. Résultat : on s'ennuie, on décroche. Et Donna se répète : amusez-vous à compter le nombre de fois où les principaux personnages balaient une mèche de cheveux pour dégager leur visage. C'est impressionnant ! Et lassant... Même si cela n'est qu'un détail - très révélateur ! On se surprend alors à penser : "Donna se serait-elle aussi noyée dans ce flot de paroles ? Pourquoi n'a-t-elle pas fait plus court, plus concentré ? Ça aurait été diablement plus efficace ! Et tellement plus agréable à lire."
Vous avez très probablement eu à faire dans votre existence à d'incorrigibles bavards. Résultat ?...
Je finis par une anecdote plus légère. Il faut que je vous confie ce qui m'a conduit à lire cet ouvrage. J'ai une amie (qui a fait les Arts Déco) dont le tableau fétiche, "l'amour de sa vie" en peinture est... Le Chardonneret, bien sûr ! Elle avait comme projet d'écrire un court texte sur ce petit tableau, mythique à ses yeux. Lorsque je lui ai appris que Donna Tartt allait publier ce roman, elle enrageait, écumait, regrettait d'être si velléitaire (elle l'est, en effet). Elle s'est donc acheté le bouquin et a été fort déçue par son contenu. Et de voir une œuvre aussi unique si maltraitée (et mal traitée). Mais elle aime toujours autant le tableau. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle, non ?
Je précise que ce petit évènement n'a en rien influencé mon jugement, cette critique qui, en l'occurrence, porte bien son nom. Je suis assez grand pour me faire ma propre idée sur les choses.
Et je ne pense pas avoir été trop féroce. Si ? Rassurez-moi !...