K. rend beau l'âge
L’hiver est la parfaite saison pour ouvrir un Kafka. Pas seulement parce-que personne mieux que lui ne sait sublimer le froid pénétrant, ne sait évoquer les reliefs obscurs d’architectures...
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le 24 févr. 2017
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Le Château suit les pérégrinations de K., arpenteur (géomètre) dans un village bavard mais muet où il est impossible de communiquer.
Ces chapitres sont une succession d'échecs et de déceptions qui, dans un esprit de suite et non une logique, amènent K. à assimiler la maladie décrite dans Le Procès et de vivre avec elle.
Camus écrit :
Le Procès diagnostique et le Château imagine un traitement. Mais le
remède proposé ne guérit pas. Il fait seulement rentrer la maladie
dans la vie normale.
L'issue du Procès est la mort. L'absurde dans sa forme incompressible, l'absurde avec lequel on ne peut pas vivre. Le Château est bien plus lancinant, monotone, entêté. C'est un parcours parmi une administration opaque, presque irréelle. Cette liberté inaliénable de K. dans Le Procès s'éteint chez le K du Château.
Il s'agit là d'une oeuvre classique de Kafka. Bien des esprits se sont attelés à trouver la vérité profonde de l'auteur dans son oeuvre mais elle reste mystérieuse. C'est une lecture fastidieuse, frustrante même de par l'absence sub-totale de progression. Les descriptions sont menues et les métaphores rares. La poésie est distillée dans une mélancolie de l'espoir, ces quelques moments qui donnent la force au héros de continuer. K. est l'étranger soumis aux humiliations du divin dans l'espoir que le Château l'adopte.
C'est une oeuvre majeure qu'il faut lire, mais au cours de laquelle on peut s'ennuyer. Il faut la mettre en regard du Procès pour en comprendre la volonté littéraire.
Pour plus d'informations : "L'absurde dans l'oeuvre de Franz Kafka" in "Le Mythe de Sisyphe" - Albert Camus
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le 9 avr. 2017
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