Pauvre Fidelma. Rien ne va comme elle veut, dans cet épisode 12. D'abord, elle choppe une crève monstrueuse pendant une tempête de neige sous laquelle elle avait eu l'imprudence de s'aventurer et en reste alitée durant la moitié du bouquin. Et elle peine à retrouver ses forces et ses capacités, et à peine l'a-t-elle fait que sa fameuse scène finale, durant laquelle elle confond le coupable et dénoue l'énigme, qu'elle aura eu le plus grand mal à organiser (puisqu'en tant que femme elle n'a pas voix au chapitre), est interrompue par de fâcheux événements. Elle aura tout de même, entretemps, pu résoudre une situation particulièrement complexe, autant que protéiforme.
C'est donc pour une fois Eadulf qui est sur le devant de la scène. Il faut dire que l'intrigue se déroule cette fois-ci dans son pays natal, le royaume des Angles de l'est, attenant à un petit royaume saxon. Bref, ça se passe chez les anglo-saxons et le moins que l'on puisse dire est que Tremayne ne brosse pas de ces contrées un portrait vraiment flatteur : paganisme, barbarie, brigandage, massacres, folie, etc. Pas vraiment surprenant quand on connait la préférence, partagée d'ailleurs par votre serviteur, pour les civilisations celtiques. Un monde dans lequel Fidelma n'est pas à sa place, eu égard notamment à celle des femmes dans ces sociétés décrites comme plutôt primitives. Heureusement, qu'Eadulf, en tant que régional de l'étape si l'on peut dire, y évolue comme un poisson dans l'eau...
Un épisode de très bonne facture, mais finalement très atypique, ce qui d'une certaine manière atteste de la capacité qu'a Tremayne à se renouveler. Et puisqu'il est question de nouveautés, il en apparait également certaines quant à la situation personnelle de Fidelma, et, partant, d'Eadulf. Mais, même sous la torture, je ne dirai rien de plus...