Freud au coeur de l'art.

Je ne vais pas faire une critique exhaustive de ce très beau livre, le premier roman d'Anna Enquist, et aussi le premier que je lis d'elle.
On sent bien l'étude psychanalytique de l'auteur, sans doute une conséquence de sa formation. Cela n'enlève rien à la qualité du roman, roman de vie dramatique. Narcissisme, possessivité, égoïsme, jalousie, goût de la domination: tout y est! Un personnage, dans ce magma de dérives humaines émerge par sa normalité, sa souffrance ordinaire: Ellen, la femme du peintre Johan, la mère de la petite Sâar et de ses deux grands frères Paul et Peter.
J'ai beaucoup aimé le chapitre 4: " le coup de poignard de la finitude ". Cela m'a fait penser à l'admirable et bouleversante nouvelle de Raymond Carver: "Une petite douceur". Même gravité, même véracité et intensité dramatique.