Déception...
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J'avais beaucoup aimé le dernier livre de Lola Lafon: "la petite communiste qui ne souriait jamais", roman inspiré de l'histoire de la gymnaste prodige Nadia Comaneci. J'ai aussi beaucoup aimé le tout dernier livre de cette jeune auteure.
Il s'agit ici d'un roman relatant l'histoire d'une professeure américaine chargée de réaliser un rapport pour l'avocat de Patricia Hearst, petite-fille du célèbre magnat de la presse américain, enlevée par un groupuscule révolutionnaire dont elle ne tarde pas à épouser la cause.
Cette professeure, quelque peu extravagante dans son style et ses méthodes de travail et tout à fait radicale, s'adjoint les services d'une jeune assistante, la timide Violaine. Elle vient vivre en France, au bord de la mer, sur la côte ouest, avec son chien Lenny.
Bien sûr, on pense tout de suite au fameux syndrome de Stockholm. L'establisment américain, la famille, très riche, de Patricia, mettent tout en oeuvre pour faire passer le message du lavage de cerveau. Mais Patricia, qui entre-temps se fait appeler Tania, montrant par là sa rupture avec son passé de gosse de riche, défie tout le monde dans ses messages en affirmant qu'au contraire c'est l'éducation qu'on lui a donnée, le mode de vie qu'on voulait la contraindre à épouser qui sont des lavages de cerveau.
C'est là que réside à mon sens un première ligne de force du livre: donner à réfléchir, à partir d'une histoire, d'un fait divers, sur un thème fondamental, celui de notre part de liberté. Patricia, comme beaucoup d'entre nous, aurait eu envie, peut-être de faire ce pas de côté. Le hasard l'y a amenée, et elle s'en réjouit. Ajoutons quand même que les faits de déroulent en 1974: 1968 n'est pas loin, avec ses thèmes tels que le féminisme par exemple.
Un autre aspect intéressant du livre est le portrait de Violaine.Timide, douce, pudique (surnommée "la vierge" au lycée) elle est aussi déterminée et radicale dans ses idées, quitte à devenir quasiment asociale.En effet elle s'identifie rapidement à Paricia-Tania, notamment du fait qu'elle a le même âge qu'elle au moment des faits.Violaine devient un sorte d'héroïne en miroir du roman.
Enfin, comme dans son livre précédent j'aime bien la forme qu'utilise Lola Lafon dans son bouquin. Elle s'inspire de faits réels, cite des documents, mais ne fait pas oeuvre d'historienne ou d'essayiste.
Les termes d'un extrait d'interview de Colson Whitehead écrivain étasunien, pourraient lui être attribués: "Je ne cherche pas à enseigner quoi que ce soit. Il peut arriver qu'en me lisant des gens prennent connaissance d'un fait historique ou social qu'ils ignoraient".
Créée
le 26 août 2017
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