La peinture, et même l'art en général, est une immense quête pour tenter d'atteindre la perfection afin de déceler l'ultime coup de pinceau à donner sur une toile pour s'approcher au plus près de l'art véritable. Un jeune peintre, nommé Poussin, et qui a encore tant à apprendre et à ressentir, vit avec une fervente passion juvénile envers ce qu'il crée, là où son ami Probus vit actuellement dans une parfaite plénitude avec son art.
Pourtant, le troisième stade de la passion artistique est personnifié par un autre protagoniste, Frenhofer, un vieil homme ayant côtoyé les plus grands peintres, et dont la quête de perfection semble bientôt toucher à son but. En pleine discussion avec Probus, le jeune néophyte, et celui qui servira d'intermédiaire au récit, Probus, c'est pourtant le vieux peintre qui fait office de porte parole à tout un pan de ce qui fait la beauté de la peinture, dans cette envie de vouloir transcender le travail de ses maîtres.
Cet homme donc, dévoré par son art, fait alors venir le fantastique dans cette nouvelle, en faisant miroiter au lecteur l'existence d'un chef d'œuvre parfait en tout point selon ses canons.
Mais Ô malheur ! La modernité semble au final insensible à cette toile, ne sachant déceler l'abîme de perfection naturelle qui se fond tant et si bien dans l'atelier du peintre fou, qu'elle en devient invisible aux yeux des nouvelles générations. Ce n'est qu'un simple déluge de couleurs sans logique aucune.
C'est donc cette poétique réflexion autour des influences artistiques et des tentatives souvent vaines de parfaire, voire de dépasser les œuvres des maîtres, qui fait de cette nouvelle un véritable chef d'œuvre.