Il va sans dire qu'à la suite de cette lecture, on peut s'interroger sur les deux sens de lecture possibles. Deux car C.S. Lewis a écrit ses livres dans un ordre chronologique et de parution. Ainsi, Le Cheval et son écuyer - troisième tome selon la chronologie (et encore, c'est à nuancer car on a un retour en arrière) - est le cinquième tome publié ; en effet, si on connaît un peu le délire, on peut constater un semblant de problème - qui n'est pas mon cas néanmoins - dans la claire compréhension de l'intrigue de la saga. Cependant, pour ma part, je ne trouve aucun problème ni de lecture, ni de compréhension.
Ainsi, troisième tome de la saga, Le Cheval et son écuyer est - de manière strictement personnelle - le meilleur tome du Monde de Narnia. La raison est on ne peut plus simple : nous n'avons pas à faire à de la Low Fantasy. C'est le seul tome où l'action se déroule, de a à z, à Narnia et je trouve cela rafraichissant dans une série qui parle de voyages entre notre monde et celui de l'Armoire.
Dans ce tome, l'intrigue tourne autour de Shasta, jeune garçon vivant à Calormen, et souhaitant échapper à sa vie d'esclave en partant pour Narnia, accompagné d'un cheval parlant, natif du royaume libre. Mais entre la liberté et eux, le Désert de Calormen s'étend à perte de vue.
Pas plus de spoil !
De mon point de vue, ce tome est formidable simplement car l'on s'écarte du schéma habituel. En effet, excepté le passage de notre monde et celui de Narnia, les principaux éléments sont toujours présents : la narration très simpliste, le narrateur se permet toujours quelques digressions (ce n'est point une critique négative de la chose !), on ne se sent toujours pas en danger pour les personnages même si - et ce doit être le second point extrêmement positif de ce tome - la bataille finale est bien mieux construite et plus prenante que celle présentée dans Le Lion, la Sorcière Blanche et l'Armoire Magique.
En bref, on demeure sur du C.S. Lewis tout craché.
On pourra néanmoins saluer les descriptions des pays au sud de Narnia, proche en de nombreux points de l'Orient ; au niveau de l'alimentation, de l'architecture, des coutumes... et de personnages principaux attachants et prenants même si un peu naïfs parfois.
De manière générale donc, on ne s'éloigne pas tellement de ce que les tomes précédents nous ont dévoilé. On pourra peut-être se demander comment les enfants Pevensie (que l'on voit apparaître dans ce tome), comment et pourquoi, ont une éloquence bien plus riche que n'importe qui et que jamais il n'y a de référence à leur séjour, à leur vie sur Terre. D'aucun pourrait dire qu'ils l'ont oublié mais cela me paraît un peu gros.
Outre cela, une intrigue agréable, une atmosphère reposante et prenante, une intrigue satisfaisante, des personnages adorables et hauts-en-couleur... Que demander de plus, surtout pour un livre intitulé Le Monde de Narnia. Une bonne bouffée d'air frais et un tome qui prouve que cette série, bien que très enfantine, sait faire rêver.
Et n'oubliez pas que la Fantasy nous appartient !