Petit livre très court (dévoré en une heure et quelques), Le Chevalier à l’Armure Rouillée se place entre le conte et l’essai. Avec une métaphore aux gros sabots, il narre la triste existence d’un brave chevalier qui à force de vouloir ardemment faire le bien autour de lui, en oublie d’apprécier sa propre vie. Il se retrouve coincer dans son armure, ladite métaphore filée (lourdaude mais néanmoins efficace) de ces barrières invisibles que l’on se colle tous à la peau par peur de l’échec, de la solitude ou du rejet.
Le chemin de notre brave chevalier (qui étrangement n’a pas de prénom) s’effectue en plusieurs étapes et, comme tout bon personnage de conte qui se respecte, après avoir décrit en quelques lignes ce qu’il avait appris au terme d’une étape, va de nouveau faire preuve de mauvaise volonté pour affronter la prochaine. Histoire d’apprendre ensuite une chose nouvelle. Et ainsi de suite.
Le bouquin n’est pas mal écrit, c’est très classique mais plaisant. J’en recommande cependant le lecture, en préambule d’un bon gros dodo, à un enfant de 10 ans, qui saura apprécier les allusions à l’importance d’écouter les autres, de s’aimer et d’être toujours en quête de connaissances, ainsi que les personnages secondaires comme l’Enchanteur et les animaux qui parlent. Si j’avais eu 10 ans, j’aurais très probablement mis 8 ou 9. Cependant, à mon âge (bien avancé il faut l’avouer), j’ai trouvé quelques grosses ficelles et un message dont je connais déjà bien la teneur. Malgré tout, ce dernier reste indispensable pour qui veut bien vivre sa vie, et le livre est truffé de petites phrases qui renvoient à soi-même, et qui donnent la possibilité de se pencher encore un peu plus sur sa capacité à être heureux en faisant tomber sa propre armure. Sans compter que la dernière page est exquise.
Le Chevalier à l’Armure Rouillée est donc un livre à ne pas découvrir trop tard, pour en apprécier toutes les saveurs, mais qui mérite tout de même amplement d’être lu à tous les âges.