Les fleurs du mal

Découverte totale pour moi de Christian Bobin avec ce Christ aux Coquelicots. Je dois avouer que je pars déjà avec un handicap : les fragments sont un style qui me déplaît. Il s'agit pour moi d'une tentative anachronique de recréer ce que le temps seul peut produire.

Le Christ aux coquelicots place l'auteur face au Christ dans une volonté de lui déclarer son amour et sa superbe. Malheureusement, Bobin se trouve être chrétien à géométrie variable. Il profite de ce texte d'amour pour dire tout le mépris qu'il a des institutions catholiques, pures traditions pour lui. Il méprise aussi la majorité des chrétiens qui ne comprennent pas la réelle nature du Fils. Mais rassurez-vous les athées ne sont guère mieux à ses yeux.
Le problème est que Bobin évoque Dieu avec une théologie finalement un peu faible, les mystères de la foi lui semblent connu mais pas avec la profondeur nécessaire. On pourra alors comprendre pourquoi autant de fois il parle des autres dans sa relation (pourtant intime en théorie) avec Dieu.
Chrétien sans charité, Bobin propose quelques belles réflexions, mais globalement on ressort avec un sentiment de vaste vide intellectuel sur la question et de mépris trop élevé pour qui se prétend chrétien.

Quitte à lire quelqu'un qui déclare son amour de Dieu et maîtrise l'art de parler de la hauteur ontologique du sujet, relisez Augustin, au moins c'est quelque chose de sûr.