Cinq années d’un amour caché, comme volé au monde, entre portes et fenêtres, différents, où séjourner le peu qu’il faut, avec deux corps dévorés de l’envie de l’autre.
« Un homme, une femme, deux corps à mille kilomètres de distance qui voudraient des mains et n’ont que des mots. »
Des jours où Nicolas Mathieu a crié sur les réseaux sociaux sa solitude de n’être que l’adultère. Autant de jours à chuchoter le désir en attente, le plaisir solitaire de la rêverie du corps aimé. Des heures à relier par des fils invisibles deux existences que tout sépare sauf à l’instant de leur retrouvaille fusion.
« Surtout, je lui disais regarde comme je t’aime : on t’envie. »
Puis lorsque vient le temps de la déchirure, panser avec des mots ses souvenirs des corps enfouis.
Seulement, cette ode à un amour passé, Nicolas Mathieu ne s’en contente pas. Il livre des fragments de lui-même, comme des bulles à saisir. « Quelque chose dans les événements semble chercher en nous ce qu’il y a de plus précieux pour le réduire, l’organiser, le faire passer de l’intime au monnayable. »
Nicolas Mathieu raconte sa paternité, sa maturité, sa fidèle présence à l’autre, bref tout ce que cet homme, de plus de 40 ans, traverse.
La famille recomposée
, L’enfant à partager, le whisky qui tente déteindre les larmes, la solitude à affronter :
« Je t’attends à l’autre bout, ne t’en fais pas. Ton enfance est en lieu sûr. Tu peux devenir qui tu voudras. «
Et la vieillesse de ses parents vient rappeler que la vie passe :
« Cette vie n’était pas la tienne. Elle t’aura juste emprunté, comme un pont, une paire de chaussures. Elle te sera passée au travers en ne laissant qu’un chapelet de souvenirs vagues."
Mais, c’est aussi de nous, que Nicolas Mathieu raconte. Car la critique sociale affleure, bienfaiteur à mettre des mots, enfin, sur le quotidien. « Ne cède pas ton temps en vain. Ne vends pas ta force à vil prix. Ne crois pas les "c’est comme ça", les "que veux-tu qu’on y fasse ? » . Ne donne pas ton sommeil à ceux qui le muent en or. Réserve-toi le plus possible pour la joie. Écoute-moi. Tu n’as qu’une vie : défend là."
Ainsi, sans bouffée d’amour, comme ce tout jeune couple adossé au mur d’une piscine, que serait-ce de vivre ?
Et ces shoots de mots, Nicolas Mathieu nous les offre avec et par amour !
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2024/02/23/nicolas-mathieu-le-ciel-ouvert/