Paris à la fin des années 50.
Michel, le narrateur, est un gamin du baby-boom. Sans histoire. Il arpente le pavé de la capitale, a de grandes difficultés avec les maths auxquelles il ne comprend rien. Sa mère est issue de la bourgeoisie aisée alors que son père est le descendant d’une famille prolétaire italienne arrivée en France à la fin du XIXe siècle alors que l’Italie se vidait de ses habitants.
Michel lit sans cesse. Comme tout le monde, dans un fauteuil, dans son lit. Mais aussi en cours, le bouquin sur les genoux. Et dans la rue en marchant, au péril de sa vie lorsqu’il traverse la rue sans lever le nez.
Sur fond de guerre froide et de guerre d’Algérie – à la fois si loin et si proches – Michel fréquente les bistros et joue au baby-foot en champion redouté. Notamment au Balto dans le quartier de Montparnasse, à l’angle du boulevard Raspail. Au Balto ou une porte mystérieuse avale au fond de l’établissement un certain nombre de clients qui ne reparaissent plus des heures durant. Quand il pose la question, il lui est répondu que ce n’est pas de son âge.
Dans ce très beau roman, et dans le sillage du personnage principal, le lecteur suit Cécile, la copine du frère de Michel. Ainsi qu’un groupe de pompiers dans leur tour du Luxembourg au pas de course. Et Igor, Pavel, Léonine, des russes passés à l’Ouest. Il croise Sartre et Kessel, reçoit des lettres d’Algérie, découvre l’art de la photographie. Et apprend la vie.
Le club des incorrigibles optimistes a été un bon moment de lecture.